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L'appel des forêts, vous l'entendez ?

Notre chauffage - Nos forêts - Le risotto de l'homme des cavernes

Bonjour, c’est Vincent,

Ces temps-ci, je me passionne pour la transition agricole. Sans doute parce qu’elle est la plus sensible : de la ferme à notre assiette, elle est affaire de saveurs, de plaisir, de culture, et de santé aussi. Et elle est cœur des enjeux du climat et de la biodiversité.

L’agriculture pèse 18 % de nos émissions de CO2 et demeure tributaire des énergies fossiles et d’intrants chimiques (engrais naturels ou industriels) pour fonctionner. Pourtant, la transformation de notre modèle agricole n’a commencé qu’à la marge. L’enjeu est aussi humain : la moitié de nos agriculteurs et agricultrices partiront à la retraite d’ici 2030…

Comment accélérer ? J’ai eu la chance de rencontrer l’un de ceux qui se bat pour bouger les lignes : Dominique Laureau, le patron d’une entreprise familiale (depuis 1746 !), Les Fermes de Gally. Huile de colza, pommes, poires, fraises, miel et jus de fruits sont les productions emblématiques de cette ferme qui emploie jusqu’à 700 personnes.

Dans toute son histoire, un point m’a marqué. Dominique a intégré à sa ferme un incubateur de start-ups, à qui il offre des espaces pour expérimenter : Station V (V comme végétal). Elles sont déjà 12 ! Deux exemples : Bliss Ecospray, qui a mis au point un système de micro-pulvérisations au plus près des feuilles, avec une efficacité maximale (réduction de 40 à 70 % des intrants) ; et UV Boosting, qui a développé une technique de flash UV décuplant le système immunitaire des plantes. Fascinant !

L’alliance des agriculteurs et de la tech permet de sacrées avancées !

Au sommaire cette semaine :

  • 🌍 Une énergie 100 % locale pour se chauffer

  • 📉 Une infographie sur notre grand puits carbone

  • 💻 Des offres d’emploi (et aussi un stage !) pour se bouger

  • 🐾 L’épisode 3 de « La santé, ça se cuisine ! »

  • 📹 Un docu ultra inspirant qui a (déjà) 10 ans 

  • 💡 Et une idée pour agir… concrètement ! 😃 

N’hésitez pas à nous soumettre des idées de sujets si vous en avez. Bonne lecture !

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La rubrique pour décarboner et vivre mieux

Géothermie, versus énergies fossiles (source : Géothermies.fr)

Sous nos pieds, le chauffage du futur 

La géothermie, vous savez-ce que c’est ? Cette énergie locale et quasi inépuisable est encore peu développée en France, mais elle est en plein essor. Normal : elle offre de nombreux avantages. Lesquels ? Et comment faire pour se lancer chez soi ? On vous explique (presque) tout.

Et si la chaleur de demain ne venait ni du soleil, ni du vent, mais de… sous nos pieds ? L’idée peut sembler trop belle pour être vraie… Pourtant, c’est toute la promesse de la géothermie - une énergie officiellement qualifiée de « réservoir inépuisable de calories gratuites ». Pas un hasard : cette ressource, développée en France depuis la fin des années 60, devient super stratégique - c’est pourquoi on a décidé de vous en parler ! D’ailleurs, les projets s’accélèrent : une quarantaine de villes, notamment en Ile de France (Clichy sous-Bois, Livry-Gargan…) misent sur la géothermie pour leur chauffage urbain.

Le principe de la géothermie ? 

Ultra simple : récupérer la chaleur des nappes phréatiques - plus on s’enfonce, plus la croûte terrestre les réchauffent (+ 1 à + 3° C tous les 30 mètres) - pour produire de l’électricité ou se chauffer. Il en existe trois types :

  • La géothermie de surface (< 200 mètres) capte la chaleur des nappes de moins de 30°C via une pompe à chaleur pour chauffer ou rafraîchir les maisons, et fournir de l’eau chaude.

  • La géothermie profonde (entre 500 et 2500 mètres) exploite des eaux entre 30 et 100 ° C pour chauffer piscines, serres et quartiers via des réseaux de chaleur urbain. L’eau est ensuite réinjectée dans le sous-sol.

  • La géothermie haute énergie (entre 2000 et 5 000 mètres) récupère de l’eau à plus de 100° C via des puits de forage pour produire de l’électricité.

Ses atouts ?

  •  Elle fonctionne 24h/24, toute l’année, quel que soit le temps.

  • La géothermie profonde émet 16 fois moins de CO2 que le gaz naturel, et celle de surface 7 fois moins.

  • Elle produit 5 fois plus d’énergie qu’elle n’en consomme (contre 3 pour une pompe à chaleur classique, et 0,8 pour une chaudière au fioul, selon HelloWatt).

  • Elle réduit la facture de chauffage jusqu’à 70 %.

Pourquoi est-elle stratégique ?

Pour deux raisons. Un : elle protège des hausses du prix des énergies fossiles (les cours du gaz ont quasi doublé, voire triplé (selon les tarifs) depuis juillet 2020, d‘après HelloWatt. Et deux : elle réduit notre dépendance aux importations de gaz russe (près d’un tiers de notre gaz naturel liquéfié vient de Russie), que l’UE veut stopper d’ici fin 2027.  

Quelles perspectives ?

Elles sont importantes, car la France compte 1 pompe à chaleur géothermique pour 396 habitants, contre 1 pour 18 habitants en Suède. Et puis notre pays, dont 7,6 % des réseaux de chaleur urbains font déjà appel à la géothermie, possède un potentiel géothermal élevé (Cf notre interview👇). D’ailleurs, le gouvernement prévoit d’augmenter de 40 % le nombre de projets de géothermie profonde lancés d'ici à 2030, et de doubler le nombre de pompes à chaleur chez les particuliers d’ici 2028. Il faut bien trouver des solutions…

Bon, ne soyons pas trop naïfs. La géothermie profonde et à haute énergie doit, certes, être encadrée pour limiter les risques de secousses sismiques ou les fuites de gaz, dixit les experts d’Ineris et du BRGM (le Bureau de recherche géologiques et minières) . Mais qu’on se rassure : chaque projet est soumis à autorisation. Ça vaut donc le coup de se renseigner, qu’on soit une collectivité, ou un particulier. 👇

4 questions à se poser avant d’installer une pompe à chaleur géothermique chez soi :

  • Mon terrain et ma maison sont-ils adaptés ? Pour pouvoir enfouir les capteurs, le terrain doit être assez grand, peu pentu, ni rocailleux, ni argileux. Et la maison bien isolée pour une meilleure performance. Vérifiez si c’est le cas avec un professionnel labellisé QualiPAC.

  • Faut-il une autorisation ? Renseignez-vous auprès de votre mairie, car certaines installations en nécessitent une.

  • Quelles aides puis-je obtenir ? Le coût de l’installation varie de 15 000 à 40 000 euros selon les types de forages, renseignez-vous sur les dispositifs. Le détail est ici.   

  • Quelle économie sur ma facture énergétique ? Une pompe à chaleur (bien dimensionnée, c’est important !) permet de réduire votre facture de chauffage jusqu’à 70 %. Pour éviter les mauvaises surprises, faites appel là aussi à un professionnel labellisé QualiPAC (on avous a donné le lien juste au dessus☝️).

Pour en savoir plus sur le sujet, 2050NOW a interrogé Caroline Guion, responsable du pôle Géothermie des réseaux de chaleur chez ENGIE Solutions. 👇

Caroline Guion, responsable du pôle Géothermie des réseaux de chaleur chez ENGIE Solutions.

« La géothermie nous protège d’une envolée des prix du chauffage »

Pourquoi la France est-elle en retard sur la géothermie ?

Caroline Guion : Contrairement à ce qu’on pense, la France est pionnière dans la géothermie profonde pour les usages de chaleur, qui est au cœur de notre activité. En Europe, elle est même le plus grand producteur de chaleur géothermale. En Ile-de-France, nous avons la chance d’avoir (…)

La suite de l’interview est ici.

Une illustration simple pour un sujet complexe

Comment répondre à l’appel de nos forêts

C’est un paradoxe dont on commence seulement à parler… Nos forêts ne cessent de s’étendre en France (+ 21 % depuis 1985, selon l’IGN) et, pourtant, elles jouent de moins en moins leur rôle de « puits de carbone ». Déroutant, mais crucial à comprendre ! Pourquoi ce déclin ? Et comment aider nos forêts à se ressaisir ? On fait le point en chiffres.

Pour en savoir plus : lire notre article, ici.

4 offres d’emploi et idées de boîtes pour (vous) bouger

Stagiaire en transition environnementale des entreprises - Vizea – Malakoff (33) : Si vous souhaitez accompagner la transition des entreprises et des acteurs de la ville, ce poste est pour vous ! Pour postuler, c’est ici.

Responsable gestion de l'eau - Rives & Eaux du Sud-Ouest - Tarbes (65) : Passionné par les enjeux de gestion de l'eau ? Rejoignez la compagnie Rives et Eaux du Sud-Ouest pour y piloter la gestion des ressources en eau, l’annonce est .

Chargé•e de mission biodiversité - Fondation pour la Préservation de la Nature - Saint Laurent (08) : Envie de travailler au plus près de la nature ? La Fondation cherche un•e. expert•e biodiversité pour son nouveau site dans les Ardennes. Toutes les infos par là.

Responsable de développement de projets solaires PV - Mozaïk Energies – Lille (59) : Si vous avez une appétence pour les énergies renouvelables et du leadership, sautez sur l’occase. Toutes les info sur le poste sont ici.

Une chronique pour manger autrement

Adrien Henriet, fondateur d’On mange quoi ? et responsable pédagogique à Sciences Po.

Épisode 3  :
Les protéines et l’homme des cavernes

Adrien Henriet, expert en alimentation, fondateur d’On mange quoi ? et responsable pédagogique à Sciences Po, démonte une nouvelle idée reçue : le régime prétendument carnivore de l’homme des cavernes. Et en tire une leçon pour nous.

Mes rencontres et lectures sur l’alimentation m’amènent à penser que notre obsession pour les protéines est en partie due à un mythe : le régime prétendument carnivore de l’homme des cavernes. La vérité est plus nuancée. 

L’influenceur américain Liver King affirmait que, pour être fort, conquérant et musclé, il fallait manger comme nos ancêtres : à savoir - et selon lui - des abats crus (foie, testicules…). Problème : il se piquait aux stéroïdes pour… 10 000 dollars par mois – il a été poursuivi en justice pour escroquerie pour 25 millions de dollars en 2022 (avant un règlement à l’amiable en 2023). En réalité, les travaux de la chercheuse Ceren Kabucu, de l’Université de Liverpool, ainsi que de nombreuses études qu’elle a relayées, nous révèlent que :  

  • L’homme de Néandertal était bien un grand carnivore…

  • Mais Homo sapiens, lui, était flexitarien : préparations à base de céréales, légumineuses, tubercules, graines, herbes sauvages, plantes médicinales, viandes maigres, poissons, coquillages…

  • Il a même exploré la notion de plaisir, et posé les bases d’un certain raffinement en assaisonnant ses plats, avec par exemple de la moutarde sauvage. 

Envie de goûter un plat des cavernes ? Essayez cette recette gourmande de risotto aux légumes de saison et à l’ail des ours (vite, tant qu’il y a encore de cette petite merveille sur les étals !). 👇

Adrien Henriet

Recette Risotto_On mange quoi ?.pdf30.28 KB • PDF Fichier

Un objet cult(urel) pour aérer vos neurones

Les super pouvoirs de l’exemple

Et si montrer l’exemple, c’était déjà… agir ? Tel est le pari du docu Demain, sorti il y a (déjà) dix ans. Le réalisateur Cyril Dion, qui avait participé à la création du Mouvement Colibris aux côtés de Pierre Rabhi, part avec l'actrice Mélanie Laurent pour nous faire découvrir une vingtaine d’acteurs et actrices de la transition.

Parmi eux : le couple Hervé-Gruyer, pionnier de la permaculture avec leur ferme Bec Hellouin, en Normandie, Robert Reed, à l'origine du Zéro déchet à San Francisco, ou encore l'urbaniste danois Jan Gehl, qui transforme l'espace public en paradis pour les piétons et les cyclistes. Depuis, leurs actions se sont généralisées… Tel est le pouvoir de l'exemplarité !

Si on vous parle de ce film, c’est parce qu’à 2050NOW, on y croit : face aux défis climatiques, voir des solutions concrètes, ça motive ! D’ailleurs, après le succès du film, Cyril Dion a participé à la création de la Convention citoyenne pour le climat. Alors si vous cherchez un bon coup de boost pour passer à l’action, (re)plongez dans ce documentaire quasi culte. 🎬

Demain, de Cyril Dion et Mélanie Laurent, 2015, 1h58, disponible en VOD sur toutes les plateformes.

Une question pour envisager le monde autrement

The Simpsons: Blackout in Springfield

Et si… on instaurait un black-out mensuel ?

Imaginez : plus d’Internet, plus de notifications, le silence, le noir, le black-out total…  comme en Espagne et au Portugal le 28 avril. La cata ? Pas forcément. À Bali, même chose quelques jours après, dans… l’indifférence générale ! Pourquoi ? Parce qu’il y a là-bas une tradition : chaque nouvel an, tout s’arrête pendant 24h : avions au sol, rues désertes, écrans éteints… C’est le Nyepi, une journée de silence et de méditation. « Un moment assez extraordinaire : le ciel se remplit d’étoiles, il n’y a plus de pollution visuelle, on entend le silence, on peut méditer… et lire ! », explique Benoit Raphaël, cofondateur de Flint (un média sur l’IA). D’où une idée qu’il lance : « Pourquoi ne pas organiser 24h de black-out tous les mois ? »

Les ingénieurs vont bien sûr crier à la naïveté, et les paniqués de la bouffe (qui ont le frigo plein à craquer) hurler au délire. Pourtant, une petite pause pour repenser notre lien à l’électricité et à la technologie serait bien salutaire… Alors, on se mobilise pour un #blackoutvolontaire ?

Pour en savoir plus, c’est ici.

Voyage au coeur de l’univers de 2050NOW…

Vidéo mon amour

Vous avez sans doute entendu parler du DDT, non ? Mais savez-vous comment on a fini par s’en débarrasser après l’avoir porté aux nues ? Notre journaliste Maëlis de La Ruelle vous raconte tout ici. 👀

Transition géopo

Envie de découvrir WARM by 2050NOW, notre nouvelle offre éditoriale sur la géopolitique à l’heure des transitions ? Pour recevoir gratuitement notre newsletter, c’est ici.

Courrier des lecteurs

Un lecteur nous a confié une « petite frustration » face à notre infographie sur l’eau, « qui ne donne que très peu d’explications ». On comprend : réussir à poser les enjeux de façon claire, nuancée et avec des solutions, le tout en quelques chiffres et signes, c’est notre défi chaque semaine. Vous trouverez plus d’explications sur le sujet, ici.

Vous souhaitez vous aussi laisser un commentaire, ou faire des suggestions ? Il suffit de répondre à notre sondage un peu plus bas.👇 

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Cette newsletter a été concoctée par : Aude de Bourbon, Marc Lomazzi, Charlotte Meyer (journalistes), Adrien Henriet (fondateur d’On mange quoi ?), Sandrine Trouvelot (rédaction en chef).

Rédactrice en chef 2050NOW : Aude Baron. Directeur général 2050NOW : Vincent Giret.

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