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Voilà comment sauver notre eau

Avec le réchauffement climatique, les canicules se multiplient et sont plus précoces. Et avec elles, les restrictions d’eau. Cela ne va pas s’arranger, sauf si on décide de mettre en place des solutions pour limiter notre consommation. À tous les niveaux, y compris à la maison. On vous en dit plus.

💡 Ce que vous allez apprendre

  • Pourquoi on manque d’eau alors qu’il pleut suffisamment

  • Comment la pénurie d’eau impacte tous les secteurs d’activité

  • Les solutions qui existent

  • Les habitudes simples à prendre à votre échelle

🔧 Les enjeux

Le mercure s’est affolé en juin, avec des températures supérieures de plus de 10 °C aux normales de saison, en France comme en Europe. Et ce n’est qu’un début : d’ici septembre, « un scénario plus chaud que la normale est le plus probable », selon Météo France. Ajoutez de faibles précipitations au printemps (- 20 % en moyenne, jusqu’à - 70 % sur la moitié nord et la Corse). Résultat : la France est déjà en stress hydrique, avec des restrictions d’usage dans 14 départements.

Ça vous étonne ? Pas nous. Entre 2017 et 2020, plus de 30 % du territoire était déjà concerné par des restrictions d’usages de l’eau. Les modèles climatiques sont formels : plus de chaleur, c’est plus de sécheresse, donc moins d’eau (- 14 % en France entre 1990 et 2018).

Il faut s’y préparer sachant que l’objectif de limiter le réchauffement à +1,5 °C est désormais impossible.

Les conséquences à venir pour notre pays ?

La faute aussi à un cercle vicieux :

plus il fait chaud plus les plantes transpirent plus les sols s’assèchent plus les pluies ont tendance à ruisseler en surface, au lieu de s’infiltrer pour recharger les nappes phréatiques.

Pourtant a priori, on ne manque pas d’eau. Chaque année, 500 milliards de m3 de pluie alimentent nos eaux de surface (cours d’eau, lacs) et nos nappes souterraines.

Voilà ce qu’ils deviennent :

  • 3/5  s’évaporent dans l’atmosphère

  • 1/5  alimente les écosystèmes naturels

  • Reste 1/5 pour nous, ce qui devrait être largement suffisant : ça correspond à trois fois nos besoins

Sachant que les 2/3 de ces besoins servent à refroidir nos centrales nucléaires et à alimenter nos canaux.

Alors où est le problème ? Nos consommons plus d’eau l’été. Or l’été, il tombe le moins de pluie. « Cela peut provoquer localement de fortes tensions sur cette ressource, ainsi que des pénuries temporaires », reconnaît le ministère de la Transition écologique.

📈 Les chiffres qui font mal

  • En 2022, plus de 1000 communes ont eu recours à des mesures exceptionnelles pour s’approvisionner en eau

  • Les rendements agricoles ont baissé de 10 à 30 %

  • La production d’hydro-électricité a chuté de 20 % par rapport à la moyenne 2014 - 2019

  • Résultat : une facture de 5 milliards d’euros, dont 3,5 milliards pour la seule fissuration des bâtiments.

Une idée reçue

Il suffit de stocker l’eau l’hiver : pas si simple. Le stockage des eaux de pluie fonctionne bien. Mais les méga-bassines, qui pompent l’eau dans les nappes phréatiques, comme celle de Sainte Soline, sont jugées « mal-adaptées » par les chercheurs et la très sérieuse Cour des Comptes (on vous l’explique dans notre vidéo “Avec Minecraft”).

🔑 Les solutions

Déjà, réduire notre consommation d’eau. Comment ? On a demandé à Pauline Laluque, chargée de mission au Club des économies d’eau. Voici ses recommandations :

Pour les communes

  • Réparer les fuites dans les canalisations

  • Arrêter d’arroser les espaces verts et de nettoyer les rues avec de l’eau potable

  • Élargir la tarification progressive de l’eau. Le principe est simple : plus vous consommez, plus vous payez. L’objectif : inciter à moins consommer. Ce dispositif est déjà en place à Dunkerque, Lyon ou Montpellier

  • Recycler l’eau de pluie pour purger les canalisations

  • Recycler l’eau des piscines municipales pour arroser les espaces verts, comme à Grenoble

  • Élargir la distribution de kits hydro-économes, qui permettent d’adapter facilement robinet, douche et WC, afin de réduire conso d’eau et facture

Les agriculteurs (58 % de l’eau consommée, 80 % l’été)

  • Stocker l’eau qui tombe l’hiver

  • Généraliser la micro-irrigation

  • Sélectionner des plantes adaptées aux fortes chaleurs

  • Basculer vers un modèle agroécologique moins gourmand en eau

  • Recréer des haies (on vous en parlait dans cette newsletter)

Les industriels (4% de l’eau consommée) 

  • Récupérer l’eau de pluie

  • Réutiliser les eaux usées dans les procédés industriels. La France n’en réemploie que 1 %, soit 10 fois moins que l’objectif !

  • Développer des « usines sèches » afin que l’eau circule en boucle fermée

 Et moi, comment j’agis ?

  • J’adopte des gestes simples. Prendre des douches rapides (5 minutes), utiliser la machine pour la vaisselle, installer des récupérateurs d’eau de pluie…

  • Je m’équipe en appareils hydro-économes : électroménager à faible consommation d’eau, régulateurs de débits ou mousseurs d’eau sur vos robinets, systèmes de récupération de l’eau de la douche pour alimenter la chasse d’eau des WC… Le Centre d’Information sur l’Eau propose un guide très pratique.

  • Je récupère les eaux de pluie pour mon jardin ou mon balcon. Hyper efficace, et en plus certaines communes subventionnent l’équipement (jusqu’à 20 000 euros en Ile-de-France). Pour en savoir plus, par ici.

  • J’arrose malin. Arrosez tôt le matin pour éviter l’évaporation, paillez vos pieds de plants, choisissez un système d’arrosage goutte-à-goutte et privilégiez les plantes économes en eau (romarin, lavande, thym citron, géranium vivace…).

  • Je m’informe sur mon empreinte eau. Un exemple à méditer : il faut entre 500 et 700 litres d’eau pour produire un kg de bœuf.

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