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Quand on protège les oiseaux, ça marche

Au menu : vautours, peluches et canicule

Bonjour, c’est Vincent,

Je voudrais répondre à l’un de nos lecteurs - un autre Vincent - qui nous a posé une excellente question.

Dans l’un de mes derniers éditos, j’avais repéré une bonne nouvelle passée (presque) inaperçue : la Chine a franchi son pic d’émissions de gaz à effet de serre en 2024. Et rappelé que 18 pays, selon le dernier rapport du GIEC, avaient déjà entamé - parfois depuis longtemps - la diminution de leurs émissions, essentielle à la lutte contre le réchauffement. « Mais en France, m’a demandé Vincent, ça diminue parce qu’on se désindustrialise ou parce qu’on fait ce qu’il faut ? ».

Je me suis jeté sur le site du Citepa, LA source de référence. Voici ce que j’ai trouvé :

  • La France a réduit ses émissions de GES (gaz à effet de serre) de 31 % entre 1990 et 2023. 

  • Tous les secteurs de l’économie contribuent à cette diminution, la production d’énergie, l’agriculture, le bâtiment, le traitement des déchets… Avec un gros bémol : le domaine des transports (qui pèse très lourd avec 31 % des GES) résiste, y compris la route.

  • Les émissions de l’industrie manufacturière ont diminué de 54 % entre 1990 et 2023. 

  • La baisse dans l’industrie s’explique notamment par des économies d’énergie, et une meilleure efficacité des chaudières industrielles imposées par des réglementations. Indépendamment de la disparition d’usines, bien réelles.

  • Les 50 sites industriels français les plus émetteurs ont signé en décembre 2023 des contrats de transition écologique (avec un accompagnement de l’État), totalisant un engagement de baisse des émissions de 45 % d’ici 2030.

En conclusion, tous les secteurs agissent, la décarbonation de l’économie française est vraiment engagée, mais son rythme s’est ralenti, et la France devra donner un sacré coup de collier pour tenir ses objectifs 2030.

N’oublions pas : tous les gestes comptent !

Au sommaire cette semaine :

  • ❤️‍🩹 Une bonne nouvelle sur les oiseaux

  • 🍀 Des offres d’emploi pour se bouger

  • 📗 Une tarte pleine de surprises

  • 💡 Des peluches maléfiques

N’hésitez pas à nous soumettre des idées de sujets si vous en avez. Bonne lecture !

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La rubrique pour décarboner et vivre mieux

Quand on s’y met, ça marche : la preuve en oiseaux

Vous l’avez sans doute remarqué, les chants d’oiseaux se font plus rares. En 40 ans, un volatile sur quatre a disparu en Europe. À jamais ? Pas forcément, et ça dépend en partie de nous. Un exemple : le vautour, autrefois pourchassé, plane à nouveau dans notre ciel et joue un rôle clé dans l’équilibre des écosystèmes. Un exemple inspirant montrant que les mesures de protection fonctionnent.

💡 Ce que vous allez apprendre

  • Pourquoi les oiseaux déclinent

  • Le rôle des vautours et le résultat de leur protection

  • Comment les reconnaître et où les observer

  • Des actions simples pour protéger les oiseaux, même chez soi

🪺 Les enjeux

Le déclin est lent, mais profond. En Europe, 25 % des oiseaux, et même 60 % pour les espèces vivant en milieux agricoles, ont disparu ces 40 dernières années.

Pour la France, les données divergent, mais la tendance est la même. Avec deux chiffres alarmants :

  • - 75 % de Moineaux friquet, l’espèce la plus répandue en Europe

  • 33 % des espèces qui se reproduisent en France métropolitaine menacées

 Les 4 causes majeures :

  • L’usage intensif des pesticides, qui éradiquent les insectes dont se nourrissent les oiseaux (-70 à 80 % d’insectes depuis 30 ans en Europe)

  • La destruction des habitats, liée à l’urbanisation et à l’artificialisation des sols (+1,5 % par an en moyenne depuis 1982 en France métropolitaine)

  • Le dérèglement climatique, qui perturbe les conditions de vie

  • La raréfaction des ressources, résultat d’une biodiversité déclinante

Derrière cette hécatombe, il y a pourtant une bonne nouvelle : la protection de certaines espèces a permis d’enrayer leur déclin. Exemple : les vautours. 

🦅 La success story du vautour

Ils ont failli disparaître au cours du 20e siècle, mais des passionnés ont réussi à les sauver.

Pourquoi les vautours ? Parce que ces volatiles sont des agents purificateurs au sommet de la chaîne alimentaire, donc très utiles pour notre écosystème. En mangeant les cadavres d’animaux morts, ils empêchent la propagation des maladies grâce au PH très acide de leur système digestif, qui élimine virus et bactéries.

Avec un rôle spécifique pour chaque espèce : le vautour fauve dévore les chairs molles, le moine, les parties plus dures, le percnoptère, les restes, et le gypaète barbu, les os. Les éleveurs d’ovins et caprins ont d’ailleurs bien compris ce rôle d’équarrissage naturel : ils ont créé des places dédiées pour y déposer les carcasses de leurs animaux morts.

Comment leur réintroduction s’est déroulée ? Pour en savoir plus, nous avons interrogé Léa Giraud, responsable du site des Grands Causses en Aveyron et des programmes de conservation et de réintroduction des vautours à la LPO, la Ligue pour la protection des oiseaux.

Le programme de réintroduction s’est déroulé en 3 étapes :

  1. le vautour fauve, au début des années 80

  2. le vautour moine en 1992

  3. le gypaète barbu en 2012

Le résultat :  

  • + 51 % de vautours fauves (les plus communs) en France depuis 2012

  • Une cinquantaine de vautours Moines et de Gypaètes Barbus, alors qu’ils étaient inexistants avant leur réintroduction

Si on résume, voilà la morale de l’histoire : 👇

✅ Et moi, comment j’agis ?

Découvrir les vautours

  • Apprenez à reconnaître les différentes espèces. Couleur, envergure, barbichette… On vous recommande les fiches de la LPO, très bien faites.

  • Choisissez un bon site d’observation. On en trouve dans de nombreux massifs montagneux (Alpes, Pyrénées, Massif central), et dans des régions comme les Baronnies, le Verdon ou le Tarn. Leur répartition est ici.

  • Participez aux journées mondiales des vautours du 15/08 au 14/09. Au menu : sorties terrain pour les observer, expos et conférences. Si vous passez dans le Parc de la Vanoise, vous pouvez participer au comptage des vautours fauves, en août

  • Regardez ces deux vidéos (les Gorges du Verdon et le vautour fauve), ça donne envie de voir les vautours en vrai !

Protéger les oiseaux de chez soi

  • Téléchargez l’appli Birdlab. Ce jeu de sciences participatives permet d’aider les scientifiques à mieux comprendre le comportement des oiseaux. Après avoir installé deux mangeoires sur votre balcon ou dans votre jardin, vous êtes guidé pour observer les oiseaux. Les données que vous partagez seront exploitées par les chercheurs

  • Participez au comptage national des oiseaux des jardins. Organisé 2 fois par an par la LPO et le Musée national d’Histoire naturelle (en janvier et en mai), il permet d’aider les scientifiques. Des fiches sur les espèces sont dispo ici, vous avez quelques mois pour apprendre à les distinguer.

  • Transformez votre jardin ou balcon en refuge. Herbes hautes, nichoirs, zéro pesticides chimiques, points de récupération de pluie… Voici les 15 gestes préconisés par la LPO pour attirer les oiseaux... et embellir votre espace.

S’impliquer sur le terrain

  • Devenez bénévole auprès de la LPO. Forte de ses 9 000 bénévoles, la Ligue pour la protection des oiseaux propose des chantiers nature ou des projets de restauration d’habitat. Elle a aussi créé des groupes de jeunes (18-35 ans) pour s’engager concrètement en faveur de la biodiversité.

  • Donnez un coup de main. Les centres de soins de la faune sauvage ont toujours besoin de bras, n’hésitez pas à les contacter, leur réseau est ici.

  • Participez à des actions de sciences participatives. Vous pourrez ainsi aider les chercheurs, toutes les initiatives sont recensées par la LPO ici.

4 offres d’emploi et idées de boîtes pour (vous) bouger

Responsable programme Jeunes - La SAUGE - Bobigny (93) – Vous pensez que l’agriculture ou le jardinage permettent de 1/ se reconnecter avec notre alimentation et 2/ insérer des jeunes des quartiers prioritaires ? Alors rejoignez cette asso qui crée des fermes urbaines. La personne recrutée devra coordonner les partenaires, encadrer les jeunes et tisser un réseau d’employeurs solidaires. Un poste stratégique pour faire pousser l’écologie sociale sur le terrain. C’est ici.

Chargé·e de communication (alternance) – Ethi’Kdo - Paris (75) - Cette coopérative qui transforme les bons cadeaux en gestes éthiques cherche une personne pour faire rayonner son engagement. Entre storytelling, community management et campagnes digitales, c’est un rôle clé pour créer du lien entre valeurs et grand public. Intéressé·e ? C’est par là.

Chargé·e de mission environnement & partenariats - Ecosystem - Courbevoie (92) - Chez Ecosystem, on recycle, notamment les équipements électriques. La nouvelle recrue suivra les producteurs pour répondre à leurs besoins et assurer la fluidité des process. Un métier essentiel pour donner une seconde vie à nos objets du quotidien. Voici l’offre.

Technicien·ne installateur·rice photovoltaïque - ENGIE My Power - Gignac (34) - Monter sur les toits, connecter des panneaux solaires, sécuriser les installations… voilà un métier concret et engagé qui mêle technicité, autonomie et impact environnemental. L’annonce est là.

Un objet cult(urel) pour aérer vos neurones

Une petite tarte à l’univers ?

Si vous voulez faire une tarte aux pommes, il vous faudra d'abord inventer l'Univers.” Carl Sagan, qui écrit cette phrase, n’est pas pâtissier, mais astrophysicien.

Promis, lire Cosmos changera votre façon de voir le monde qui vous entoure parce que :

  • votre stylo, votre fourchette : tous nos objets ont traversé le monde et le temps pour arriver jusqu’à nous

  • l’Homme a besoin des autres pour survivre (et faire une tarte)

  • toute consommation, toute création a toujours une conséquence

Cosmos de Carl Sagan, éditions Marabout - 15,99€ ou en bibliothèque municipale gratuitement !

Une question pour envisager le monde autrement

Et si… on se méfiait des peluches ?


Derrière les Labubu, ces peluches ultra kawaï qui ressemblent un peu aux Kikis des années 1980, se planquent des techniques marketing terriblement efficaces, doublées d’un impact écologique dramatique. La marque joue sur “4 mécanismes psycho qui nous piègent tous” et qu’il faut reconnaître, pour mieux les déjouer. La suite sur le post Linkedin de Margot Daugieras, fondatrice de l’agence @make it norm.

Voyage au coeur de l’univers de 2050NOW

Défi caniculaire

39 degrés dehors, combien chez vous ? Notre journaliste Margaux Brique s’est collé un défi : faire baisser la température dans son appartement, qui est une passoire thermique. Résultat dans cette vidéo 👇

Hydrogène, mirage ou réalité ?

Transport, industrie, stockage de l’électricité : l’hydrogène est souvent désigné comme la molécule clé qui permettra de lever les principaux verrous de la transition énergétique. De quoi parle-t-on exactement ? Quels sont les enjeux clés ? Les réponses dans Warm by 2050NOW, notre newsletter sur la géopolitique à l’heure des transitions.

Vous nous écrivez, on vous répond

Vous avez été bien inspirés pour partager vos astuces pour économiser de l’eau, suite à notre dernière newsletter.

« Comme la douche est dans une baignoire (je ne prends pas de bains), je garde l'eau dans un seau et m'en sers comme chasse d'eau pour les WC », nous écrit Odile.

Quant à Gilles, il recommande les toilettes sèches : « Notre consommation d’eau a été divisée par deux depuis leur mise en place en 2022 ». Ça fait réfléchir.

Nous lisons tous vos messages, qui nous aident à progresser et à construire ensemble cette newsletter. Pour nous écrire, il suffit de répondre au sondage juste en-dessous👇 

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Cette newsletter a été concoctée par : Agathe Vialleton, Charlotte Meyer, Morgane Becker, Sandrine Trouvelot (rédaction en chef)

Rédactrice en chef 2050NOW : Aude Baron. Directeur général 2050NOW : Vincent Giret.

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