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Éviter les bouteilles d’eau, c'est possible... et recommandé !
Ma carafe, mon assiette, ma santé



Bonjour, c’est Vincent,
J’ai animé la semaine dernière un débat qui m’a passionné : « Comment mettre l’intelligence artificielle au service de la transition écologique ? » C’était au Giverny du numérique. J’avais hâte d’avoir des exemples concrets et de me faire un avis. C’est l’ingénieure Claire Mathieu qui a ouvert la discussion : elle dirige les équipes Data et IA de Suez, grande entreprise spécialisée dans le traitement de l’eau et des déchets.
Claire a monté avec ses équipes une expérience pilote pour le Grand Montauban : les camions chargés de la collecte des poubelles jaunes sont désormais équipés de petites caméras couplées à de l’IA. En quelques dixièmes de seconde, ces caméras « intelligentes » repèrent nos erreurs de tri et préparent le travail de recyclage. Mieux : elles permettent de cibler et de cartographier les quartiers qui trient bien et les autres pour accompagner les municipalités et sensibiliser les populations.
Dérisoire ? Pas du tout :
67 % des emballages jetés dans les poubelles jaunes sont recyclés, soit 4 millions de tonnes de matériaux récupérés (c’était 18 % en 1992 !).
Ce recyclage permet d’éviter l’émission de 2,3 millions de tonnes de CO2 selon Citeo.
Chaque tonne d’aluminium recyclé permet, par exemple, d’économiser 95 % de l’énergie nécessaire à la fabrication d’aluminium.
Les municipalités revendent les déchets triés - papier, carton, aluminium… - et peuvent ainsi financer leurs projets.
Pour que ça marche, il faut de l’IA certes, mais rien ne peut être fait sans le concours de chacun d’entre nous…
Au sommaire cette semaine :
💧Un décryptage en faveur de… l’eau du robinet !
📉 Une infographie sur des terres… stratégiques
🍀 Des offres d’emploi pour se bouger
🍽️ L’épisode 4 de « La santé, ça se cuisine ! »
💡 Et une idée pour agir… concrètement ! 😃
N’hésitez pas à nous soumettre des idées de sujets si vous en avez. Bonne lecture !
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La rubrique pour décarboner et vivre mieux

Se passer des bouteilles en plastique, c’est possible, voici comment
Quelle dinguerie. Chaque jour en France, nous achetons, en moyenne, 25 millions de bouteilles d’eau en plastique. Une eau jusqu’à 100 fois plus chère que celle du robinet, pas si bonne que ça, et générant des montagnes de déchets. Pourquoi, quand des solutions (simples) existent ? On vous explique tout, et comment en sortir (vite).
Ce que vous allez apprendre avec ce papier
Pourquoi l’eau en bouteille est un non-sens
Les mythes à déconstruire
Les chiffres clés
Comment agir autrement
Quel est l’enjeu ?
Si on devait résumer l’eau en bouteille en trois mots, ce serait : chère, contaminée et problématique. Avec en moyenne 136 litres par habitant avalés en 2022, nous sommes les 5e plus gros consommateurs d’eau en bouteille en Europe, loin devant la Suède (10 litres) et les Pays-Bas (30).
Et c’est de pire en pire : malgré la loi anti-gaspillage de 2020 (qui vise 50 % de bouteilles plastiques en moins d’ici à 2030), les volumes continuent d’augmenter (+ 9 % entre 2021 et 2023, selon Zero Waste France). En cause, plusieurs idées reçues qui ont la vie dure.
Les mythes sur l’eau en bouteille
« Les bouteilles sont recyclées » :
❌ Faux. Seulement 60 % le sont, loin des objectifs (77 % en 2025 et 90 % en 2029). Résultat : 150 000 tonnes de plastique atterrissent chaque année dans les incinérateurs, les décharges… ou la nature.
« L’eau en bouteille est plus saine » :
❌ Faux. Elle contient jusqu’à 370 000 particules par litre, dont 90 % de nanoplastiques capables de s’infiltrer dans… le sang, le cerveau et le cœur. Au total, 78 % des bouteilles contiennent des microplastiques potentiellement nocifs pour la santé.
« Pas le choix, mon eau a un mauvais goût » :
❌ Peut-être. Mais il existe des solutions simples et peu coûteuses pour l’améliorer. Vous les avez essayées ? (👇).
Quelques chiffres clés à retenir
Jusqu’à 135 euros par an, c’est la dépense annuelle d’une personne qui boit de l’eau en bouteille (quand celle du robinet coûte… 1,46 euro !). Forcément : elle est presque 100 fois plus chère que l’eau de la maison.
2,9 millions de tonnes de CO₂ sont générées chaque année en France par les bouteilles d’eau (321 grammes de CO2 par litre). L’équivalent de 1,5 million de vols aller-retour Paris - New-York !
5,3 litres d’eau sont nécessaires pour fabriquer une bouteille.
Une nuance sur l’eau potable :
L’eau du robinet n’est pas parfaite partout. La France est d’ailleurs poursuivie par Bruxelles pour excès de nitrates dans 107 points de distribution. Mais, selon les stat officielles, 99,5 % de la population a accès à une eau conforme.
En résumé : « Qu’elle soit embouteillée ou non, c’est la même eau », assure Thierry Burlot, président du Cercle français de l’eau. Sa solution ? Interdire les pesticides autour des captages. Des élus ont, de leur côté, déposé deux propositions de loi en 2024, l’une à l’Assemblée nationale et l’autre au Sénat, pour interdire les eaux en bouteille en 2026 ou en 2027. En attendant, on peut tous agir… dès aujourd’hui ! 👇
Vérifier la qualité de son eau : par exemple sur ce site.
Améliorer son goût : la laisser reposer une nuit (le chlore s’évapore tout seul), ou ajouter des perles de céramique (des petits tubes creux constitués d’argile), qui neutralisent le chlore.
La filtrer avec du charbon actif : la majorité des systèmes de filtration (carafes, filtres au niveau du robinet…) utilisent le principe du charbon actif. Grâce à sa structure poreuse, cette matière organique végétale carbonisée (bambou, chêne…) capte certains polluants. Pas efficace contre tout, mais mieux que rien. Les bâtonnets de charbon actif sont les plus économiques. Éviter les carafes filtrantes, qui doivent être nettoyées et entretenues pour éviter les bactéries, selon l’Anses.
Éliminer les polluants : doté d’une membrane ultra fine en plus du charbon, l’osmoseur inverse est ce qu’il y a de plus efficace pour cela. Mais il a 3 inconvénients : il filtre aussi les minéraux, il est imposant et… cher (comptez quelques centaines d’euros à l’achat, plus l’entretien et la cartouche de reminéralisation).
Acheter une gourde en inox isotherme. Pas top pour l’environnement, mais ça vaut le coup sur la durée.
Pour aller plus loin, 2050NOW a interrogé Marine Bonavita, chargée de plaidoyer au sein de Zero Waste France.👇
« L’eau du robinet ? Bien meilleure que celle en bouteille ! »
Pour lire notre interview, c’est ici.

Une illustration simple pour un sujet complexe
Bientôt des terres rares recyclées
Elles font tourner nos éoliennes, smartphones et autres technologies de pointe. Présentes partout, les « terres rares » (cérium, néodyme, samarium…) sont devenues indispensables pour la transition. Pas si rares en réalité, elles sont toutefois polluantes et surtout chinoises. Heureusement, des solutions commencent à émerger…

Pour en savoir plus :

4 offres d’emploi et idées de boîtes pour (vous) bouger
Secrétaire général•e - la FEDENE Efficacité Énergétique – Paris (75) : Vous aimez gérer des projets et le BTP vous intéresse ? Rejoignez cette fédération professionnelle qui œuvre pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments. L’annonce est là.
Officie manager / executive assistant - Heliorec – Paris (75) : Vous kiffez la polyvalence et les solutions de demain ? Postulez dans cette jeune entreprise qui développe des centrales solaires capables de flotter…sur la mer, ici.
Data manager - NOUS anti-gaspi – Cesson-Sévigné (35) : Vous êtes geek ET écolo ? Parfait ! Le réseau de magasins, qui revend des produits jugés imparfaits par le marché, cherche une perle pour gérer ses données. Si ça vous intéresse, foncez.
Directeur•ice adjoint•e - La Pagaille Recyclerie – Ivry-sur-Seine (92) : Doté•e de capacités organisationnelles ? Mettez-les au service de cette ressourcerie, qui sauve des matériaux de la benne afin de les réemployer. L’offre est là.

Une chronique pour manger autrement

Épisode 4 :
Le B.A.-BA de la nutrition
Après avoir décrypté les protéines, Adrien Henriet – expert en alimentation, fondateur d’On mange quoi ? et responsable pédagogique à Sciences Po – revient sur les bases de l’alimentation. Évident ? Pas tant que ça…
La sortie récente du livre du nutritionniste Anthony Berthou sur les préjugés alimentaires confirme que nous maîtrisons mal notre assiette. Au point que 50 % de la population mondiale souffre de malnutrition (y compris dans les pays riches !), ces carences fragilisant notre santé.
Reposons les bases. Les aliments sont principalement composés de deux éléments : les gros – appelés macronutriments - et les petits - micronutriments. Chaque macro a ses spécificités, mais leur rôle principal est de fournir de l’énergie. Il en existe trois types :
Les glucides : lents ou complexes (céréales complètes ou semi-complètes, légumineuses) et rapides, soit naturels (légumes, fruits, miel, sirop d’érable …), soit industriels (pain blanc, bonbons, chocolateries, chips…).
Les protéines : animales (viandes, poissons, produits laitiers, œufs) ou végétales (céréales, légumineuses, oléagineux).
Les lipides : d’origine animale (viandes, poissons, produits laitiers, œufs) ou végétale (oléagineux, fleurs…).
Un aliment est dit « source de » en référence à son principal macro (exemple : les légumineuses, riches en protéines, sont d’abord une source de glucides). Les micronutriments (vitamines, fibres et minéraux) ne fournissent, eux, pas d’énergie, mais sont essentiels à l’organisme - les fibres sont ainsi responsables de la santé du microbiote. Ils sont surtout dans les végétaux, sauf quelques exceptions, comme la B12, présente chez les animaux.
L’assiette idéale ? 1/2 légumes et fruits, 1/8 légumineuses, 1/8 céréales complètes, 1/12 de produits animaliers + des huiles, sucres…, selon la très sérieuse commission Eat-Lancet. Quand j’ai peu de temps pour cuisiner, j’adore l’adapter en yachaejeon (crêpe de légume coréenne), avec une sauce cacahuète. Succès assuré !
Vous voulez essayer ? Téléchargez la recette.👇
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Adrien Henriet

Une question pour envisager le monde autrement
Et si… on récompensait les touristes vertueux ?
Voyager sans alourdir son empreinte carbone, c’est top. Mais quand on est récompensé pour ça, le pied ! C’est le pari (très sérieux) de Copenhague. Parce que « Tous nos choix ont un impact », la ville danoise a décidé de renouveler son programme CopenPay à partir du 17 juin prochain. Le deal ? Pousser les touristes à venir en train, se déplacer en vélo, aider à nettoyer la ville, ou travailler dans un jardin urbain en échange de visites de musées, promenades en kayak, cours de yoga, concerts... Tout est super bien organisé, avec une carte pour choisir.
À quand un passeport «vert » sur le même modèle en France ?

Voyage au coeur de l’univers de 2050NOW…
Cannes, c’est pas que chic…
Derrière les paillettes de Cannes, qui vient de démarrer, de plus en plus de décors de cinéma prennent le virage de la sobriété et du recyclage. 2050NOW vous raconte comment ici.

Transition géopo
Vous voulez comprendre l’impact du réchauffement sur le réseau électrique européen ? Filez sur WARM by 2050NOW, notre nouvelle offre éditoriale sur la géopolitique à l’heure des transitions.
On nous raconte des salades
« Vous nous parlez du vrac, du retour de la consigne, du tri des biodéchets... , nous écrit une lectrice. Tout ça c'est bien beau, mais dans les supermarchés, on voit toujours autant de salades sous plastique…» Bien vu ! Il serait temps de se reconnecter à son assiette. C’est pour ça qu’on a créé la rubrique « La santé, ça se cuisine ! » D’ailleurs, vous aimeriez qu’on y aborde quel sujet ?
Vous souhaitez laisser un commentaire, ou faire des suggestions ? Il suffit de répondre à notre sondage un peu plus bas.👇
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Vous avez aimé nous lire et…
Cette newsletter a été concoctée par : Aude de Bourbon, Pierre Fortin, Marc Lomazzi, (journalistes), Adrien Henriet (fondateur d’On mange quoi ?), Sandrine Trouvelot (rédaction en chef).
Rédactrice en chef 2050NOW : Aude Baron. Directeur général 2050NOW : Vincent Giret.

Comment adopter (définitivement) l’eau du robinet :