• 2050NOW
  • Posts
  • La fée électrique et le génie de la bouteille

La fée électrique et le génie de la bouteille

L'eau, le verre, les protéines...

Bonjour, c’est Vincent,

Un pays plongé dans le noir… Après la grande panne électrique en Espagne la semaine dernière, j’ai pensé à ce tableau génial de Raul Dufy, « La Fée Électricité ». Une œuvre monumentale, commandée à l’artiste par la Compagnie parisienne de distribution d’électricité pour l’Exposition universelle de 1937. Ce fut longtemps le plus grand tableau au monde, 600m2  ! Cahier des charges : « Mettre en valeur l’électricité dans la vie nationale et dégager le rôle social de la lumière électrique » Une fresque inachevée, tant les bonnes nouvelles s’accumulent depuis. C’est mon ami Christian de Perthuis, pionnier des économistes du climat, qui me les a remises en perspective : 

  • En l’espace de 15 ans, les énergies fossiles ont perdu la bataille des coûts pour la production d’électricité. C’est une rupture historique, fondamentale et irréversible. Produire de l’électricité à partir du photovoltaïque, de l’éolien terrestre et même bientôt de l’éolien offshore coûte désormais moins cher qu’en produire à partir du pétrole, du gaz ou du charbon (lien vers une étude ?).

  • En 2024, la France a battu un record avec un seuil historique de 95 % d’électricité décarbonée : grâce au nucléaire, à l’hydraulique et à la croissance soutenue des filières solaire et éolienne. C’est l’une des meilleures performances au monde !

  • Toujours en 2024, notre production renouvelable a battu elle aussi un record : elle pèse désormais 27 % de notre production d’électricité.

De sacrées bonnes nouvelles… Les solutions sont là, raison de plus pour ne pas lâcher et accélérer l’électrification de nos usages.

PS : Pour en savoir plus, voici un lien intéressant.

La Fée Électricité, Raoul Dufy, MAM de Paris

Au sommaire cette semaine :

  • 🍾 Le retour de la consigne des bouteilles de verre 

  • 📉 Une infographie sur une ressource précieuse, l’eau

  • 🍀 Des offres d’emploi pour se bouger

  • 🌾 L’épisode 2 de « La santé, ça se cuisine ! »

  • 🖼️ Une expo ludique sur le CO2 de nos objets

  • 💡 Et une idée pour agir… concrètement ! 😃 

N’hésitez pas à nous soumettre des idées de sujets si vous en avez. Bonne lecture !

On vous a transféré la newsletter de 2050NOW ? Pour s’abonner, c’est ici. 👇️ 

La rubrique pour décarboner et vivre mieux

Chouette, c’est le retour de la consigne pour les bouteilles

Près de 40 ans après sa disparition, cette pratique fait un retour discret… mais prometteur. Bientôt expérimentée dans l’Ouest de la France, a priori d’ici à l’été, la consigne du verre devrait s’étendre à l’ensemble du territoire après 18 mois. Difficile à croire ? En Allemagne, pourtant, 90 % des bouteilles sont réemployées ! Il faut dire que l’usage unique du verre est un non-sens écologique.

Qui n’a jamais ressenti un malaise en entendant ses bouteilles de verre se fracasser dans la benne de son quartier ? Ça tombe bien : ce bruit pourrait bientôt appartenir au passé (en tout cas on l’espère !) avec le grand retour de la consigne. Une expérimentation à grande échelle devrait, en effet, démarrer d’ici à l’été dans quatre régions de l’Ouest de la France (Pays-de-la-Loire, Bretagne, Normandie, Hauts-de-France). Cette première phase, appelée à se généraliser d’ici à 18 mois dans tout le pays, s’inscrit dans la démarche ReUse impulsée par Citéo. Pourquoi ce dispositif, quels sont les enjeux, et comment ça va se passer ? On vous explique pourquoi il est (grand) temps de changer nos habitudes… 

Rappelons d’abord que l’usage unique de la bouteille en verre est assez récent. La consigne, née aux États-unis à la fin du 19ème siècle, et généralisée dans les années 1930, a longtemps été ancrée dans les habitudes des Français. Mais avec la logique du tout jetable l’a peu à peu remplacé, au profit du plastique et du verre à usage unique. Résultat, la France, premier producteur européen de bouteilles en verre, en fabrique 4,5 milliards par an, dont 3,2 rien pour le vin. Seule exception : le réseau des cafés-restaurants (où 40 % des bouteilles sont encore consignés) et l’Alsace (où 25 millions de bouteilles sont réemployées chaque année).

La fabrication d’une bouteille en verre est pourtant tout sauf écologique. Selon l’Ademe, un contenant de 75 cl émet 460 g de CO2, consomme 1,2 kWh d’énergie et 2,7 litres d’eau, sans compter le sable, le carbonate de sodium et le calcaire nécessaire. Et le recyclage du verre (de l’ordre de 80 %) n’y change pas grand-chose : la fabrication d’une bouteille dépense quinze fois plus d’énergie que son lavage ! Une réalité d’autant plus absurde que le verre représente la moitié du poids de nos déchets (2,6 millions de tonnes / an).

Annoncé par le gouvernement en 2023, le retour de la consigne des emballages de verre, qui s’inscrit dans un objectif plus global de réemployer 10 % de nos emballages alimentaires d’ici à 2027, correspond à une tendance de fond : l’essor du vrac (on en a parlé ici). Initiée depuis quelques années par des enseignes spécialisées comme Biocoop, la pratique reste encore marginale, avec seulement 630 000 bouteilles réemployées pour 1 600 points de collecte, 750 producteurs engagés et 5 centres de lavage, selon France consigne. Il faut dire qu’elle implique de repenser les modes de consommation pour les rendre plus circulaires, en changeant les habitudes des consommateurs.

Mais pas de raison que ça ne marche pas : en Allemagne, pays modèle dans le domaine, le taux de retour des bouteilles s’élève à… 90 % ! Et s’y on s’y remettait nous aussi ?

Deux gestes simples pour adopter la consigne de verre :

  • Cherchez un point de collecte près de chez vous : selon France Consigne, qui regroupe tous les professionnels du secteur, la consigne regroupe 1 600 points de collecte en France. Pour trouver le votre, consultez les sites spécialisés, ici ou , ou téléchargez l’appli Loop, qui a démarré dans les magasins Carrefour en 2019.

  • Apprenez à reconnaître les bouteilles consignées : elles affichent une mention du type « bouteille consignée », « à rapporter » ou « réemployable ». Quelques indices pour les distinguer : un verre plus épais et plus lourd, et une étiquette facilement décollage.

Pour en savoir plus, nous avons interrogé Yann Priou, le directeur général de Bout’ à Bout, une entreprise pionnière de la consigne près de Nantes, qui participe à l’expérimentation nationale ReUse. 👇

« Jeter une bouteille, c’est comme jeter son assiette ! »

Comment est née l’idée de Bout’ à Bout’ ?

Yann Priou : Au départ, en 2016, c’était une association et un collectif de citoyens engagés dans la démarche zéro déchet qui voulaient promouvoir la filière du réemploi. (…).

La suite de l’interview est ici !

Une illustration simple pour un sujet complexe

Prendre soin de notre eau

Entre le thermomètre qui s’affole (🌡️ 28° à Lille et Paris la semaine dernière, 27 à Strasbourg, 26 à Lyon ! 😓) et la pollution des sols, notre ressource en eau souffre… Quelle est la situation ? Et que pouvons-nous faire pour atténuer le problème ? Un début de réponse dans cette infographie.

4 offres d’emploi et idées de boîtes pour (vous) bouger

Senior Banker Energy Transition pour The CFI Group France – Paris (75) - Si la finance est votre marotte, CFI cherche un.e expert.e en banque pour piloter ses investissements dans la transition énergétique. L’offre est sur GreenUnivers.

Encadrant.e technique d’insertion et Expertise Agroalimentaire pour l’association Re-Belle – Stains (93) - L’association Re-Belle, qui lutte contre le gaspillage alimentaire en revalorisant les fruits et légumes, cherche une personne pour superviser son équipe et la production de confiture et autres chutneys. Foncez, c’est ici !

Chargé.e de développement commercial et de gestion de comptes junior.e pour Change Now – Paris (75) – Vous souhaitez rejoindre Change Now, LE grand salon mondial dédié aux solutions pour lutter contre le réchauffement climatique (la 6ème édition s’est déroulée il y a 8 jours, on en a parlé dans un édito, ici) ? Postulez ici.

Chef.fe de projet autoconsommation collective pour Oyo Communities – Besançon (25) - Pour encourager l’usage d’énergie verte en circuit court, Oyo veut développer des projets d’autoconsommation collective. Si ça vous parle, l’offre est .

Une chronique pour manger autrement

Adrien Henriet, fondateur d’On mange quoi ? et responsable pédagogique à Sciences Po.

Épisode 2  :
Plus de protéines végétales, chiche ?

Vous avez été nombreux à réagir à sa première chronique sur notre surconsommation de protéines. Adrien Henriet – expert en alimentation, fondateur d’On mange quoi ? et responsable pédagogique à Sciences Po – revient pour démonter une autre idée reçue : les protéines n’existent pas que dans les produits animaux.

Dès lors que la priorité est d’augmenter le végétal dans notre assiette (Cf. épisode 1), beaucoup pensent qu’ils pourraient manquer de protéines. Notamment du fait d’une croyance répandue : elles seraient réservées aux viandes, poissons, produits laitiers et œufs. Les sources végétales de protéines sont pourtant nombreuses : céréales (blé, avoine, riz, maïs …), légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots …) et oléagineuses (noix, amande, graines de courges …). Et pas en petites quantités : le tempeh (soja) et la farine de pois chiche en contiennent presque autant qu’un steak haché (18 g / 100 g, contre 21 g / 100 g) ! Et le seitan (blé) le surpasse largement (31 g) (Cf ce tableau, ou p22 de ce document de l’Anses). Certains s’inquiètent aussi de leur qualité, mais elles sont en réalité associées à plus de micronutriments. Pour une assimilation optimale, il suffit de respecter cette règle : associer céréales et légumineuses.

Reste à voir comment cela se traduit dans l’assiette. Pour les flexitariens, la revue médicale Lancet a créé l’assiette idéale : une moitié de légumes & fruits, 1/6e de céréales, 1/8e de légumineuse, 1/8e de produits animaux  (cf p 9 et 10). Pour les végétariens ou végétaliens, l’Anses a précisé les quantités. Avec des ajustements selon l’âge, notamment pour nos aîné•es et les plus jeunes

Beaucoup s’imaginent que réduire la viande nous condamne à mâchouiller du tofu cru, alors qu’il existe de délicieuses recettes, comme ces petits farcis. Vous avez déjà testé ?

Adrien Henriet

Yann Priou, directeur général de Bout’ à Bout.

Nos objets ont du poids (carbone)

Vous vous êtes déjà demandé ce que sont devenus vos vieilles baskets, les LEGO de votre enfance ou votre ancien ordi ? Ça tombe bien : le musée des Arts et Métiers, à Paris, s’est posé la question. Résultat ? Une expo originale autour de l’empreinte carbone, où des objets du quotidien sont des supports ludiques pour sensibiliser à l’impact environnemental.

On a adoré le parcours immersif, qui retrace le cheminement de notre prise de conscience écologique en trois étapes : comprendre comment le CO2 est généré ; questionner nos habitudes de consommation ; et explorer des solutions concrètes. Et si vous aimez les challenges, un jeu de rôle permet de réfléchir à la neutralité carbone d’ici 2050… Prêt à relever le défi ?

« Empreinte carbone, l’expo », musée des Arts et Métiers (Paris), prolongée jusqu’au 18 mai. 

 

Une question pour envisager le monde autrement

Martin-pêcheur

Et si… vous redonniez vie à une rivière de votre région ?

Plantes invasives, espèces menacées, berges abîmées… On évoque souvent la fonte des glaces, mais nos cours d’eau souffrent aussi… Et si on agissait, sans bottes ni gants, juste avec un vote ? Pour la 3e année, Voies Navigables de France et AXA soutiennent des projets concrets pour revitaliser nos voies d’eau. Le principe ? Vous votez, 5 projets sont financés.

Parmi eux : lutter contre les plantes invasives dans le Grand Est, comme le myriophylle hétérophylle, qui étouffe la biodiversité, ou  des castors, martins-pêcheurs et autres hirondelles en Alsace grâce à des nichoirs et habitats adaptés. Vous cherchez à agir concrètement ? C’est par ici !

Voyage au coeur de l’univers de 2050NOW…

Vidéo mon amour

Mon premier est un félin mythique qui a failli disparaître au XXe siècle. Mon deuxième permet, selon la médecine chinoise, de traiter lumbagos et rhumatismes. Mon tout est une Success Story que 2050NOW a décidé de vous raconter. Pour en savoir plus, c’est ici. 👀

Transition géopo

Vous ne savez pas d’où vient l’uranium utilisé pour notre nucléaire ? Ni quel est le pays en passe de supplanter notre principal fournisseur ? On vous l’explique dans WARM by 2050NOW, notre nouvelle offre éditoriale sur la géopolitique à l’heure des transitions. Et pour vous abonner à cette nouvelle newsletter, c’est par ici.

Courrier des lecteurs

Vous auriez aimé « plus de détails pour les protéines » ? Et savoir « où on en trouve si on enlève la viande » ? Eh bien on vous a entendu. Adrien Henriet, notre nouveau chroniqueur alimentation, y a répondu dans l’épisode 2 de « La santé, ça se cuisine ! ». ☝️

PS : Soyez patients pour les réponses, nous sommes une (toute) petite équipe… Mais on lit tout, promis !
Vous souhaitez vous aussi laisser un commentaire, ou faire des suggestions ? Il suffit de répondre à notre sondage un peu plus bas.👇 

Qu'avez-vous pensé de notre newsletter ?

Vous l'avez adorée et avez envie de la partager au monde entier ? On est ravi ! Vous l’avez détestée ou trouvée bof ? Dites-nous pourquoi, on fera tout pour faire mieux la prochaine fois, promis ! Pour vous, elle est :

Connexion ou S'abonner pour participer aux sondages.

Vous avez aimé nous lire et…

  • Vous avez envie de découvrir nos dernières éditions ? C’est par ici.

  • Vous avez hâte de voir nos vidéos ? Rendez-vous sur YouTube et Insta.

Cette newsletter a été concoctée par : Pierre Fortin, Anouk Labylle, Agathe Viallebon (journalistes), Adrien Henriet (fondateur d’On mange quoi ?), Sandrine Trouvelot (rédaction en chef). Rédactrice en chef 2050NOW : Aude Baron. Directeur général 2050NOW : Vincent Giret.

Reply

or to participate.