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« Jeter une bouteille de verre, c’est comme jeter son assiette ! »

Quatre régions de l’Ouest de la France (Pays-de-la-Loire, Bretagne, Normandie, Hauts-de-France) devraient expérimenter d'ici à l'été la consigne de verre à grande échelle. Pour en savoir plus, nous avons interrogé Yann Priou, le directeur général de Bout’ à Bout, une entreprise pionnière de la consigne de verre près de Nantes qui participe à l’opération. Laquelle devrait être généralisée dans le reste du pays après 18 mois.

Yann Priou, directeur général de Bout’ à Bout, une entreprise pionnière de la consigne de verre située près de Nantes.

Comment est née l’idée de Bout’ à Bout’ ?

Yann Priou : Au départ, en 2016, c’était une association et un collectif de citoyens engagés dans la démarche zéro déchet qui voulaient promouvoir la filière du réemploi. La structure s’est d’abord adressée aux petites exploitations, aux vignerons et aux brasseries indépendantes, à qui elle proposait de monter un réseau pour réemployer le verre, grâce à une entreprise de lavage sous-traitante. Désormais, nous avons 300 points de collecte dans l’Ouest et la plus grande usine de multi-contenants de France, à Carquefou, et travaillons avec 130 producteurs.

Quelles sont les principales difficultés pour restructurer la filière ? 

Le retour de la consigne pose plusieurs problèmes. Aujourd’hui, il n’y a plus d’espace dans les magasins pour stocker le verre consigné, l’offre de produits réemployables en rayon est limitée, et les consommateurs ne sont plus habitués. Il faut donc remettre tout cela en place ! Et puis il faut conseiller les industriels sur les bouteilles, qui doivent être suffisamment solides pour pouvoir être lavées plusieurs fois, et les étiquettes doivent être retravaillées pour être plus faciles à enlever. Tout cela est en cours ! 

Comment vont se passer les prochains mois avec l’expérimentation ReUse ? 

Nous espérons que les consommateurs vont répondre présents. Pour nous, la consigne c’est avant tout du bon sens, une façon de se réapproprier nos façons de consommer, de s’affranchir du coût du verre et de relocaliser la valeur en France. On ne jette pas son assiette à la fin du repas, cela devrait être pareil pour les bouteilles ! Plus concrètement, nous attendons 60 millions de contenants par an dans notre usine de Carquefou, nous en traitons 3,5 millions, nous avons donc de la marge pour les accueillir !

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