- 2050NOW
- Posts
- Il est noté combien ton pull ?
Il est noté combien ton pull ?
Au menu : nouvelles Mariannes, poulet du futur et détricotage d'étiquettes


Bonjour c’est Vincent,
Je voudrais vous partager deux moments d’émotion forte. Deux moments qui donnent envie d’agir.
Le premier, suscité par la voix douce et les mots graves d’une immense scientifique qui vient de s’éteindre, Jane Goodall.
Vous l’avez sans doute entendue comme moi imiter le langage des grands singes, serrant affectueusement dans ses bras l’un de nos ancêtres. Ses travaux, son obstination et son écoute du vivant ont bouleversé notre façon de considérer le monde animal — comme on vous le raconte dans cette vidéo — et notre relation à la nature.
Le second moment paraît presque minuscule. Mais c’est une erreur de perception, tant il est exemplaire.
Quinze femmes, venues de tous les territoires de France, viennent de se voir remettre le prix des “Mariannes du Climat” pour récompenser leur engagement dans la transition écologique. Nous étions à cette première avec Aude car 2050NOW en était le partenaire.
C’est Nolwenn Febvre qui m’a le plus impressionné. Cette infirmière anesthésiste du CHU de Rennes était chaque jour plus meurtrie par les pleurs des enfants hospitalisés : “Soit je quitte mon boulot, soit je trouve une solution.”
Elle a eu cette idée géniale : récupérer les nombreux instruments à usage unique utilisés à l’hôpital et les recycler pour financer des actions ludiques pour les enfants. Résultat : plus de 300 tonnes de cuivre, d’inox et d’aluminium recyclées en 2024. Un modèle d’économie circulaire !
Son association “Les P’tits Doudous” mobilise désormais un réseau de 2500 soignants et fait école dans de nombreux CHU… Le message de Nolwenn : l’action est à portée de chacun… À méditer !

📌 2050NOW se développe et se déploie. Notre petite équipe travaille sur de nouvelles offres qui devraient vous intéresser… Nous ne vous en disons pas plus pour le moment. Vous nous lirez désormais un lundi sur deux pour nous laisser temps de tout finaliser ! Prochaine livraison : lundi 27 octobre.
Au sommaire cette semaine
👚 En quête d’un T-shirt éthique
🌳 Un héros qui part de zéro
🚦 Feu vert pour arrêter les feux rouges
🍗 La fin du poulet rôti du dimanche ?
N’hésitez pas à nous soumettre des idées de sujets si vous en avez. Bonne lecture !
On vous a transféré la newsletter de 2050NOW ? Pour s’abonner, c’est ici 👇️

La rubrique pour décarboner et vivre mieux
Un T-shirt à 360 points ? On vous explique le score environnemental

700 points pour cette veste ? Non merci !
Salut, c’est Pauline 👋 Je suis très émue de pouvoir ENFIN écrire ces mots. Après avoir été repoussé mainte fois, l’affichage environnemental est officiellement entré en vigueur en France. Problème : je l’ai trouvé incompréhensible pas très intuitif. Alors Thibaut s’est mis sur le coup pour comprendre comment utiliser ce nouvel outil. Il vous explique !
J'avais juste besoin d'un T-shirt blanc. Un basique, col rond, écolo si possible. Allez Thibaut, 5 minutes chrono pour choisir un modèle.
Trois heures plus tard, me voilà toujours scotché devant mon écran avec 284 onglets ouverts et la tête qui explose 🤯
Fabriqué au Portugal ou made in France ?
Fast-fashion bio ou synthétique recyclé ?
Heureusement, un nouvel outil débarque pour me sauver de ces questionnements existentiels : depuis le 1er octobre, l’affichage du “coût environnemental” sur les étiquettes de certains vêtements permet de mesurer en un coup d’oeil leur impact environnemental — et donc de comparer les modèles pour choisir le plus vertueux.
Trois choses que vous allez apprendre :
Si un T-shirt à 360 points est (ou non) une bonne option
La différence chiffrée entre mode éthique et ultra-fast-fashion
Comment évaluer l’impact écologique de toute sa garde-robe
🧶 Les enjeux
L’industrie de la mode pollue énormément :
Elle représente entre 2 et 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Elle nécessite 2000 litres d’eau pour produire le coton d’un seul T-shirt.
Elle pollue massivement l’air et l’eau via l’utilisation de pesticides, d’engrais, de teintures chimiques, et autres produits qui servent à traiter les fibres.
Et nous croulons sous les vêtements, bien que nous ayons toujours aussi peu de pieds, de bras et de jambes — deux pour la plupart d’entre nous. En cause selon l’ADEME : les plateformes de mode ultra-éphémères et la publicité qui poussent à acheter toujours davantage.
Faites le test : combien de vêtements possédez-vous ?
Interrogés par l’Observatoire de la Société et de la Consommation, des Français pensaient posséder en moyenne 79 pièces. Loin du compte : le vrai chiffre monte à 175 !
À mon tour de jouer le jeu. Je vide mon placard : 85 vêtements. Largement sous la moyenne nationale… mais j’espérais moins.
Deuxième question : est-ce que les modèles qui composent ma garde-robe sont très polluants ? C’est là que le fameux “coût environnemental” — dont je vous parlais plus haut — entre en scène.
🧵 Ce qui change la donne
L’étiquette de certains vêtements affiche maintenant un éco-score baptisé “coût environnemental” qui mesure les impacts générés tout au long de leur cycle de vie (de leur production à leur destruction).
Prévu par la loi Climat et Résilience de 2021, il prend la forme d’un score à points. Plus le nombre de points est élevé, plus l'impact environnemental est important.

⚠️ Ces points sont un indice — ils n’ont pas d’équivalence précise en termes d’émissions de CO2 !
D’accord… mais comment est-il calculé ?
Pour mieux comprendre, je vais avoir besoin d’aide. Je contacte l’ADEME, et Julia Faure, co-fondatrice de la marque de vêtements éco-responsable Loom et présidente de l’association En mode climat. Toutes deux ont travaillé à la conception de l’outil.
La note d’un vêtement grimpe selon plusieurs indicateurs comme :
le pays où il a été fabriqué
les matériaux (d’origine naturelle, comme le coton ou le lin, ou synthétique comme le polyester)
les techniques utilisées (teinture, délavage…)
le nombre de fois où il peut être réparé, et donc porté
sa fin de vie (le coton est recyclable ou dégradable, pas le synthétique)

Ce n’est pas tout : l'impact des pratiques commerciales est également pris en compte dans la note finale du vêtement.
En clair, une marque qui pousse à la surconsommation en vendant sans cesse de nouvelles références, ou en tirant les prix vers le bas, sera pénalisée. Pourquoi ? Parce qu’une large gamme de produits est le signe d’un renouvellement incessant des références, typique de la fast-fashion. Et si le prix neuf trop bas, les consommateurs sont poussés à racheter le vêtement plutôt que le réparer.
⚠️ Détail important : pour l’instant, la démarche se fait seulement sur la base du volontariat. Mais elle deviendra obligatoire pour les marques qui utiliseraient tout autre système de logo ou note privée alternative.
Les marques volontaires peuvent noter leurs vêtements grâce au simulateur gratuit Ecobalyse.
👨💻 Je fais quoi pour mon T-shirt ?
Car oui, ma session shopping n’est toujours pas terminée.
Repérer l’éco-score
Trois cas de figure possibles :
La marque utilise l’affichage environnemental 👉 je le repère sur l’étiquette du vêtement en rayon ou sur sa fiche produit sur le site de la marque.
La marque ne l’utilise pas 👉 je rentre le code-barre du produit sur ce site pour obtenir son coût environnemental (attention, comme il est récent, tout n’est pas encore référencé).
Mon vêtement est référencé nulle part 👉 je peux calculer moi-même son impact grâce à Ecobalyse, qui est gratuit, et pas réservé qu’aux marques !

Ô joie de remplir ce tableau
L’utiliser pour faire un choix
Ça paraît évident, mais : si on hésite entre plusieurs modèles, privilégier celui avec la note la plus basse. Ecobalyse permet aussi de comparer différents modèles, et le résultat est assez parlant.

De haut en bas : l’impact d’un T-shirt d’ultra-fast-fashion, d’un T-shirt de fast-fashion, et d’un T-shirt éthique
Réduire.
C’est indispensable, explique Julia Faure : “Penser qu'on peut garder le même rythme d'achat parce que [ce que l’on achète] est plus sobre, c'est une illusion. La grande différence avec le Nutri-Score dans l’alimentation c'est que, pour l’habillement, il ne faut pas juste consommer mieux, mais aussi consommer moins...”
Pour ce faire :
Penser à la durée de vie. Trop de vêtements sont pas ou très peu portés. Un vêtement à 1000 points porté 100 fois est un bien meilleur choix qu’un vêtement à 400 points jeté après deux usages.
Se fixer un budget environnemental annuel. En se disant par exemple “cette année je m’autorise à acheter 5000 points de vêtements” pour commencer à réfléchir et réguler sa consommation.
Compléter par l'action. Apprendre à coudre, réparer et transformer ses vêtements, c’est une façon de prolonger leur durée de vie et d’affirmer son style. Message perso : la couture reste encore trop genrée. Messieurs, c’est le moment de reprendre les rênes de votre garde-robe… et de piquer vos propres créations 💪
📌 Retrouvez toutes les sources utilisées pour écrire cet article dans cette page.

2 offres d’emploi et idées de boîtes pour (vous) bouger
Coordinateur·ice pour Eloi – Orléans (45) : Entre 2020 et 2030, un agriculteur sur deux partira à la retraite (vertige). La mission d’Eloi ? Trouver des repreneurs pour les fermes tout en les accompagnant vers des pratiques plus durables. Si vous aimez la terre autant que le terrain commercial, ce job est fait pour vous.
Ingénieur·e process chez Khimod – Paris (75) : Transformer le CO₂ en carburant, oui, c’est possible. C’est ce que fait Khimod, filiale d’Alcen, avec ses réacteurs catalytiques made in France. Et ils recrutent un·e ingénieur·e process expérimenté·e pour accélérer la machine. Une belle aventure technologique qui vous attend juste là.
Vous chercher à recruter dans la transition écologique et diffuser votre offre d'emploi ici ? Parlons-en ! Contactez notre équipe commerciale : [email protected]

Un objet cult(urel) pour s’aérer les neurones
Qui sème la forêt…

Vous avez la flemme de lire les 4000 mots de la nouvelle culte de Jean Giono ? Elle existe désormais en version BD ! Voici 3 (excellentes) raisons de la (re)découvrir :
Si, enfant, vous plantiez vos noyaux de fruits dans le jardin, vous allez rencontrer votre héros absolu.
Une action individuelle peut — vraiment — tout changer. Giono exagère un peu le bilan, mais l’idée reste puissante : la persévérance d’un seul homme peut transformer un désert en forêt.
La preuve par A+B que les arbres font renaître la biodiversité, réparent les sols, et redonnent du travail et du sens à une région entière (même si, évidemment, en planter ne suffit pas à tout résoudre).
L’homme qui plantait des arbres, Florence Lebonvallet et Daniel Casanave — d’après Jean Giono, Éditions Gallimard, 2025, 22 euros

Une question pour envisager le monde autrement
Et si… on supprimait les feux rouges ?
Feu rouge à vélo = coup de frein + terrible inertie à combattre au moment de redémarrer (ne parlons pas du cas où on est en montée…). À Copenhague, Melbourne ou Amsterdam, les feux tricolores de certains axes ne sont plus synchronisés avec la vitesse des voitures… mais avec celle des cyclistes. Résultat : une “vague verte” qui permet de rouler à vélo sans s’arrêter, donc de gagner du temps et fluidifier le trafic 🚴♀️ 💨
L’exemple danois est à découvrir dans cet article du Guardian (en anglais).

Voyage au coeur de l’univers de 2050NOW
Fin du suspense
Quatre jeux de mots “électriques” se cachaient dans notre dernière newsletter : “prise de tête”, “sous tension” et “au courant”. Bravo si vous les avez débusqués !
Accro au poulet ? Seitan-core temps de changer
C’est la deuxième viande la plus consommée en France, au prix de conditions d’élevage souvent déplorables. Notre journaliste Margaux enfile son tablier pour vous présenter une alternative moins polluante et tout aussi savoureuse 👇
Crimes contre nature
Novembre 2024 : 365 suspects sont interpellés à travers le monde. Pourquoi ? Découvrez les coulisses de l’opération Thunder dans notre newsletter spécialisée sur la géopolitique à l’heure des transitions Warm by 2050NOW.
Alerte nouveau livre de chevet
IA, naturetech et nouveaux modèles… 2050NOW La Maison publie sa sélection annuelle de 100 innovations durables repérées à travers le monde. Alimentée par 90 interviews exclusives — rien que ça.
Vous nous écrivez

Qu'avez-vous pensé de notre newsletter ?Vous l'avez adorée et avez envie de la partager au monde entier ? On est ravi ! Vous l’avez détestée ou trouvée bof ? Dites-nous pourquoi, on fera tout pour faire mieux la prochaine fois, promis ! Pour vous, elle est : |
Vous avez aimé nous lire et…
Cette newsletter a été concoctée par : Thibaut Schepman, Pierre Fortin, et Pauline Vallée (référente éditoriale)
Rédactrice en chef 2050NOW : Aude Baron. Directeur général 2050NOW : Vincent Giret.

Reply