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C’est le retour de la consigne pour les bouteilles en verre !
Près de 40 ans après sa disparition, cette pratique fait un retour discret... mais prometteur. Bientôt expérimentée dans l’Ouest de la France, a priori d’ici à l’été, la consigne du verre devrait s’étendre à l’ensemble du territoire après 18 mois. Difficile à croire ? En Allemagne, pourtant, 90 % des bouteilles sont réemployées ! Il faut dire que l’usage unique du verre est un non-sens écologique.

Qui n’a jamais ressenti un malaise en entendant ses bouteilles de verre se fracasser dans la benne de son quartier ? Ça tombe bien : ce bruit pourrait bientôt appartenir au passé (en tout cas on l’espère !) avec le grand retour de la consigne. Une expérimentation à grande échelle devrait, en effet, démarrer d’ici à l’été dans quatre régions de l’Ouest de la France (Pays-de-la-Loire, Bretagne, Normandie, Hauts-de-France). Cette première phase, appelée à se généraliser d’ici à 18 mois dans tout le pays, s’inscrit dans la démarche ReUse impulsée par Citéo. Pourquoi ce dispositif, quels sont les enjeux, et comment ça va se passer ? On vous explique pourquoi il est (grand) temps de changer nos habitudes…
Rappelons d’abord que l’usage unique de la bouteille en verre est assez récent. La consigne, née aux États-unis à la fin du 19ème siècle, et généralisée dans les années 1930, a longtemps été ancrée dans les habitudes des Français. Mais avec la logique du tout jetable l’a peu à peu remplacé, au profit du plastique et du verre à usage unique. Résultat, la France, premier producteur européen de bouteilles en verre, en fabrique 4,5 milliards par an, dont 3,2 rien pour le vin. Seule exception : le réseau des cafés-restaurants (où 40 % des bouteilles sont encore consignés) et l’Alsace (où 25 millions de bouteilles sont réemployées chaque année).
La fabrication d’une bouteille en verre est pourtant tout sauf écologique. Selon l’Ademe, un contenant de 75 cl émet 460 g de CO2, consomme 1,2 kWh d’énergie et 2,7 litres d’eau, sans compter le sable, le carbonate de sodium et le calcaire nécessaire. Et le recyclage du verre (de l’ordre de 80 %) n’y change pas grand-chose : la fabrication d’une bouteille dépense quinze fois plus d’énergie que son lavage ! Une réalité d’autant plus absurde que le verre représente la moitié du poids de nos déchets (2,6 millions de tonnes / an).
Annoncé par le gouvernement en 2023, le retour de la consigne des emballages de verre, qui s’inscrit dans un objectif plus global de réemployer 10 % de nos emballages alimentaires d’ici à 2027, correspond à une tendance de fond : l’essor du vrac (on en a parlé ici). Initiée depuis quelques années par des enseignes spécialisées comme Biocoop, la pratique reste encore marginale, avec seulement 630 000 bouteilles réemployées pour 1 600 points de collecte, 750 producteurs engagés et 5 centres de lavage, selon France consigne. Il faut dire qu’elle implique de repenser les modes de consommation pour les rendre plus circulaires, en changeant les habitudes des consommateurs.
Mais pas de raison que ça ne marche pas : en Allemagne, pays modèle dans le domaine, le taux de retour des bouteilles s’élève à… 90 % ! Et s’y on s’y remettait nous aussi ?
Deux gestes simples pour adopter la consigne de verre :
Cherchez un point de collecte près de chez vous : selon France Consigne, qui regroupe tous les professionnels du secteur, la consigne regroupe 1 600 points de collecte en France. Pour trouver le votre, consultez les sites spécialisés, ici ou là, ou téléchargez l’appli Loop, qui a démarré dans les magasins Carrefour en 2019.
Apprenez à reconnaître les bouteilles consignées : elles affichent une mention du type « bouteille consignée », « à rapporter » ou « réemployable ». Quelques indices pour les distinguer : un verre plus épais et plus lourd, et une étiquette facilement décollage.
Pour en savoir plus, nous avons interrogé Yann Priou, le directeur général de Bout’ à Bout, une entreprise pionnière de la consigne près de Nantes, qui participe à l’expérimentation nationale ReUse. 👇
« Jeter une bouteille, c’est comme jeter son assiette ! »
Comment est née l’idée de Bout’ à Bout’ ?
Yann Priou : au départ, en 2016, c’était une association et un collectif de citoyens engagés dans la démarche zéro déchet qui voulaient promouvoir la filière du réemploi. (…).
La suite de l’interview est ici !
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