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Vous pouvez noter vos vêtements grâce au score environnemental !

Après avoir été repoussé maintes fois, l’affichage environnemental est officiellement entré en vigueur en France. Problème : je ne l’ai trouvé pas très intuitif. Alors Thibaut s’est mis sur le coup pour comprendre comment utiliser ce nouvel outil... Il vous explique !

J'avais juste besoin d'un T-shirt blanc. Un basique, col rond, écolo si possible. Allez Thibaut, 5 minutes chrono pour choisir un modèle.

Trois heures plus tard, me voilà toujours scotché devant mon écran avec 284 onglets ouverts et la tête qui explose 🤯

Fabriqué au Portugal ou made in France ?

Fast-fashion bio ou synthétique recyclé ?

Heureusement, un nouvel outil débarque pour me sauver de ces questionnements existentiels : depuis le 1er octobre, l’affichage du “coût environnemental” sur les étiquettes de certains vêtements permet de mesurer en un coup d’oeil leur impact environnemental — et donc de comparer les modèles pour choisir le plus vertueux.

Trois choses que vous allez apprendre :

  • Si un T-shirt à 360 points est (ou non) une bonne option

  • La différence chiffrée entre mode éthique et ultra-fast-fashion

  • Comment évaluer l’impact écologique de toute sa garde-robe

🧶 Les enjeux

L’industrie de la mode pollue énormément :  

  • Elle représente entre 2 et 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. 

  • Elle nécessite 2000 litres d’eau pour produire le coton d’un seul T-shirt.

  • Elle pollue massivement l’air et l’eau via l’utilisation de pesticides, d’engrais, de teintures chimiques, et autres produits qui servent à traiter les fibres.

Et nous croulons sous les vêtements, bien que nous ayons toujours aussi peu de pieds, de bras et de jambes — deux pour la plupart d’entre nous. En cause selon l’ADEME : les plateformes de mode ultra-éphémères et la publicité qui poussent à acheter toujours davantage.

Faites le test : combien de vêtements possédez-vous ?

Interrogés par l’Observatoire de la Société et de la Consommation, des Français pensaient posséder en moyenne 79 pièces. Loin du compte : le vrai chiffre monte à 175 !

À mon tour de jouer le jeu. Je vide mon placard : 85 vêtements. Largement sous la moyenne nationale… mais j’espérais moins.

Deuxième question : est-ce que les modèles qui composent ma garde-robe sont très polluants ? C’est là que le fameux “coût environnemental” — dont je vous parlais plus haut — entre en scène.

🧵 Ce qui change la donne

L’étiquette de certains vêtements affiche maintenant un éco-score baptisé “coût environnemental” qui mesure les impacts générés tout au long de leur cycle de vie (de leur production à leur destruction).

Prévu par la loi Climat et Résilience de 2021, il prend la forme d’un score à points. Plus le nombre de points est élevé, plus l'impact environnemental est important.

⚠️ Ces points sont un indice — ils n’ont pas d’équivalence précise en termes d’émissions de CO2 !

D’accord… mais comment est-il calculé ?

Pour mieux comprendre, je vais avoir besoin d’aide. Je contacte l’ADEME, et Julia Faure, co-fondatrice de la marque de vêtements éco-responsable Loom et présidente de l’association En mode climat. Toutes deux ont travaillé à la conception de l’outil.

La note d’un vêtement grimpe selon plusieurs indicateurs comme :

  • le pays où il a été fabriqué

  • les matériaux (d’origine naturelle, comme le coton ou le lin, ou synthétique comme le polyester)

  • les techniques utilisées (teinture, délavage…)

  • le nombre de fois où il peut être réparé, et donc porté

  • sa fin de vie (le coton est recyclable ou dégradable, pas le synthétique)

Ce n’est pas tout : l'impact des pratiques commerciales est également pris en compte dans la note finale du vêtement.

En clair, une marque qui pousse à la surconsommation en vendant sans cesse de nouvelles références, ou en tirant les prix vers le bas, sera pénalisée. Pourquoi ? Parce qu’une large gamme de produits est le signe d’un renouvellement incessant des références, typique de la fast-fashion. Et si le prix neuf trop bas, les consommateurs sont poussés à racheter le vêtement plutôt que le réparer.

⚠️ Détail important : pour l’instant, la démarche se fait seulement sur la base du volontariat. Mais elle deviendra obligatoire pour les marques qui utiliseraient tout autre système de logo ou note privée alternative.

Les marques volontaires peuvent noter leurs vêtements grâce au simulateur gratuit Ecobalyse.

👨‍💻 Je fais quoi pour mon T-shirt ?

Car oui, ma session shopping n’est toujours pas terminée.

  1. Repérer l’éco-score

Trois cas de figure possibles :

  • La marque utilise l’affichage environnemental 👉 je le repère sur l’étiquette du vêtement en rayon ou sur sa fiche produit sur le site de la marque.

  • La marque ne l’utilise pas 👉 je rentre le code-barre du produit sur ce site pour obtenir son coût environnemental (attention, comme il est récent, tout n’est pas encore référencé).

  • Mon vêtement est référencé nulle part 👉 je peux calculer moi-même son impact grâce à Ecobalyse, qui est gratuit, et pas réservé qu’aux marques !

  1. L’utiliser pour faire un choix

Ça paraît évident, mais : si on hésite entre plusieurs modèles, privilégier celui avec la note la plus basse. Ecobalyse permet aussi de comparer différents modèles, et le résultat est assez parlant.

De haut en bas : l’impact d’un T-shirt d’ultra-fast-fashion, d’un T-shirt de fast-fashion, et d’un T-shirt éthique.

  1. Réduire.

C’est indispensable, explique Julia Faure : “Penser qu'on peut garder le même rythme d'achat parce que [ce que l’on achète] est plus sobre, c'est une illusion. La grande différence avec le Nutri-Score dans l’alimentation c'est que, pour l’habillement, il ne faut pas juste consommer mieux, mais aussi consommer moins...”  
 
Pour ce faire :

  • Penser à la durée de vie. Trop de vêtements sont pas ou très peu portés. Un vêtement à 1000 points porté 100 fois est un bien meilleur choix qu’un vêtement à 400 points jeté après deux usages.

  • Se fixer un budget environnemental annuel. En se disant par exemple “cette année je m’autorise à acheter 5000 points de vêtements” pour commencer à réfléchir et réguler sa consommation.

  • Compléter par l'action. Apprendre à coudre, réparer et transformer ses vêtements, c’est une façon de prolonger leur durée de vie et d’affirmer son style. Message perso : la couture reste encore trop genrée. Messieurs, c’est le moment de reprendre les rênes de votre garde-robe… et de piquer vos propres créations 💪

 📌 Retrouvez toutes les sources utilisées pour écrire cet article sur cette page.

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