• 2050NOW
  • Posts
  • Votre burger, avec ou sans sucre ?

Votre burger, avec ou sans sucre ?

Lasagnes, burger, nuggets... De nombreux aliments industriels contiennent des sucres cachés. De quoi impacter lourdement notre santé et l’environnement. Heureusement, des solutions accessibles existent pour les contourner. On vous explique.

💡 Ce que vous allez apprendre

  • Pourquoi l’industrie alimentaire aime autant le sucre

  • L'impact des sucres cachés sur notre santé

  • La différence entre un bon et un mauvais sucre

  • Les alternatives pour les éviter

🍕 Les enjeux

Au rayon frais, vous achetez des carottes râpées et un sandwich au thon. Vous êtes persuadé de déjeuner sainement. Sauf que… c’est sans compter sur les sucres dits « cachés ».

Ces sucres sont ajoutés par les fabricants aux aliments salés aussi bien que déjà sucrés, des barres de céréales aux nuggets en passant par le pain de mie. Le but : améliorer le goût, l'aspect, la texture et la capacité de conservation des aliments, et ce à moindre frais. Comme l’a montré une enquête de Foodwatch, moins les produits sont chers, plus ils sont sucrés.

Ces sucres sont dits « cachés » car ils se dissimulent sous des dizaines d'appellations : sirop de glucose-fructose (aussi appelé sirop de maïs ou isoglucose), extrait de malte d'orge, polydextrose, maltodextrine....

Quelques repères pour mieux comprendre l'ampleur du sujet :  

  • Plus des trois quarts des aliments transformés contiennent au moins un sucre ajouté, selon une étude de l’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire. Et la proportion s’envole pour les biscuits (97 %), les desserts surgelés (99 %) et les barres de céréales (100 %).

  • Certains jus de fruits, en apparence sains, frôlent les 10 g de sucre pour 100 ml, soit autant qu’un soda.

Quelques exemples concrets tirés de la base de données de l’Anses👇

Résultat : on est loin des 100 grammes par jour et par adulte, recommandés par l’ANSES.

  • 20 à 30 % des adultes, en France, sont au-dessus (hors lactose et galactose)

  • 60 % des 8-12 ans consomment plus que la dose recommandée (75 g / jour)

  • Et le chiffre monte à 75 % pour les 4-7 ans (60 g / jour)

⚠️ Les effets des sucres cachés

Selon qu’ils soient naturels ou cachés, les sucres n’ont pas les mêmes effets. Il n’existe pas de donnée montrant les effets nocifs des sucres naturellement présents dans les fruits, légumes ou le lait, contrairement aux sucres cachés qui, eux, sont délétères pour notre santé.

  • Ils favorisent les caries dentaires, la prise de poids et les maladies associées : diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, certains cancers… (Anses).

  • Ils sont en partie responsables de la « maladie du soda » ou « maladie du foie gras non alcoolique ». Près d’un adulte sur 5 en est atteint, en France, d’après une étude de l’Inserm. Cette maladie peut conduire à une hépatite voire un cancer du foie.

  • Ils altèrent les capacités d’apprentissage et de mémoire à l’âge adulte s’ils sont consommés à haute dose durant l’adolescence, alerte la Fondation pour la recherche sur le cerveau.

  • Leur pouvoir d’addiction est désormais prouvé par la science.

La situation est d’autant plus préoccupante que le sucre est une industrie à fort impact environnemental, comme le détaille le WWF dans ce rapport : destruction des habitats naturels, exploitation intensive de l’eau, utilisation tout aussi intensive de produits chimiques, dégradation des sols...

Les solutions

Ça vous inquiète, autant pour l'état de la planète que pour votre santé ? Des solutions peuvent être mises en place.

1. Rendre obligatoire le Nutri-Score, comme le préconise un collectif de scientifiques et de professionnels de santé, soutenus par des dizaines d’associations. Ce label évalue la qualité nutritionnelle des produits de A à E, du vert au rouge. Appliqué en France et sept autres pays européens, il est encore facultatif.

2. Limiter la publicité ciblant les enfants, pour deux raisons :

🧏🏻‍♀️ Et moi, je fais comment ?  

• Je lis les étiquettes avant d’acheter

  • Méfiez-vous des listes d'ingrédients à rallonge et des noms finissant par « ose » (glucose, fructose, polydextrose...). Pour aller plus loin, lisez la synthèse de Foodwatch.

  • Privilégiez les produits labellisés Nutri-Score A ou B. N’hésitez pas à comparer un même produit. Des lasagnes à la bolognaise, par exemple, peuvent être classées A, B, C ou même D selon les marques.

  • Scannez vos produits. Utilisez pour cela Open Food Facts, une base collaborative avec Nutri-Score + additifs, ou l’appli Yuka.

• J’apprends à manger plus sainement

  • Limitez les produits industriels, surtout s’ils sont ultra transformés. Et cuisinez maison autant que possible, à partir de produits bruts. Le site MangerBouger regorge de recettes.

  • Fuyez les produits light. S’ils sont allégés en matière grasse, ils ne le sont pas en additifs, et donc en sucre. Un exemple : une mayonnaise allégée contient presque 5 fois plus de sucre qu'une classique. Cette base de données de l’ANSES est très pratique pour identifier les composants des aliments.

  • Réduisez le sucre dans vos desserts. Certains pro conseillent de retirer jusqu’à un tiers de sucre, sans que ça altère le goût. Ou d’en remplacer une partie par des ingrédients comme la carotte, patate douce, potimarron… Deux recettes inspirantes : ce gâteau chocolat-carottes ou ce gâteau à la patate douce.

Et pour vous convaincre qu’on peut vivre heureux sans sucre (si si !), une reco : la pâtisserie Les Belles Envies, à Paris, et qui livre dans toute la France. Pas donné, mais un régal.

Merci à Anthony Fardet, chercheur en alimentation préventive et durable à l’Inrae, et à Sophie Coisne, rédactrice en chef adjointe de 60 millions de consommateurs, qui nous ont aidés à réaliser cet article.

Reply

or to participate.