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Ultra-fast fashion et prix low cost : ce que ça cache
La pression de l’ultra fast fashion avec ses tee-shirts à 1,50 euro n’a jamais été aussi forte. Alors comme les soldes approchent, on en profite pour mettre un coup de projecteur sur la face cachée des fringues à bas prix. Et vous proposer des pistes pour s’habiller stylé ET responsable.

💡 Ce que vous allez apprendre
Comment l’ultra-fast fashion a mis ses concurrents au tapis
Ce que les prix low cost du secteur cachent vraiment
Les idées reçues sur la mode éco-responsable (non, elle n’est pas toujours hors de prix)
Les actions des marques engagées (il n’y a pas que du bullshit !)
Des astuces simples pour consommer responsable
🪭 Les enjeux
Une vague qui submerge tout
On connaissait la fast fashion apparue dans les années 90 (Zara, H&M…). Elle a été balayée par l’ultra-fast fashion, portée par Temu et surtout Shein. Les performances de ces deux géants chinois sont sidérantes :
Des prix imbattables avec des tops à partir de 1,50 euro
Jusqu’à 10 000 nouveaux modèles mis en vente chaque jour, c’est 100 à 200 fois plus que les acteurs traditionnels du marché
Un colis sur cinq distribué par La Poste en France contient un produit Shein ou Temu
Shein est numéro un des ventes de fringues chez les 18-25 ans en France
La face cachée de la mode jetable
Des fringues pas chères associées à des salaires de misère en Asie, ça n’a (malheureusement) rien de nouveau. Seulement le phénomène de l’ultra fast fashion démultiplie l’impact environnemental.
Le chiffre à retenir ? L’industrie textile représente 8 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Et elles pourraient grimper jusqu’à 26 % en 2050… Si rien n’est fait pour contrer la déferlante.
📈 Les chiffres qui font réfléchir
L’impact environnemental vient surtout des matières premières et des procédés de transformation, qui représentent 80% des GES de la production d’un simple t-shirt en coton.
Pour fabriquer un jean : il faut 9 000 litres d’eau, soit l’équivalent de 285 douches
Pour laver nos vêtements : on rejette, à l’échelle de la planète, l’équivalent de 24 milliards de bouteilles plastiques par an dans l’océan. La faute aux matières synthétiques, fabriquées à partir de pétrole.
15 % des produits vendus sur Shein contiennent des produits chimiques dangereux dépassant les limites autorisées dans l’UE.
La culture du coton consomme plus de 10 % des pesticides dans le monde.
20 % de la pollution des eaux de la planète sont imputables à la teinture et au traitement des textiles. En Chine, environ 70 % des rivières et des lacs sont touchés.
600 000 tonnes de textiles sont jetés chaque année en France
❌ Les idées reçues
La mode éco-responsable, c’est trop cher : pas forcément. Buy cheap, pay twice : la mode n'y échappe pas. La fast fashion est, certes, imbattable au prix d'achat, mais les produits éco-responsables sont en général de meilleure qualité. Donc durent plus longtemps. À terme, vous êtes gagnants (à condition de ne pas en surconsommer).
C’est la demande qui commande : faux. Les géants de la fast et de l’ultra-fast fashion créent artificiellement la demande grâce à l’IA et à des promos permanentes. Dit autrement : ce sont les algo qui nous commandent.
🔑 La solution
Des pratiques plus éthiques, responsables et durables. Cela s’appelle la slow fashion, par opposition à la fast. S’il y a sans doute du green-washing dans ce jargon, le fait est que les comportements évoluent :
En limitant le nombre de collections, grâce notamment à des designs intemporels
En produisant le plus possible en France
En ayant recours à des teintures plus naturelles
En utilisant des matériaux plus durables, qui consomment moins d’eau et d’énergie, et génèrent moins de déchets. Exemple : un tee-shirt en coton bio nécessite 2,2 fois moins d’eau qu’en coton standard.
De leur côté, les députés puis les sénateurs ont récemment adopté une proposition de loi qui vise à sensibiliser les consommateurs, interdire la publicité ou taxer les petits colis venant de l’étranger. On est encore loin d’un durcissement de la réglementation, mais c’est mieux que rien.
✅ Et moi, je fais comment ?
J’achète sans précipitation. Pensez très fort à ce chiffre : 1/3 (oui UN TIERS !) des vêtements ne sortent jamais des placards, selon l’Ademe.
J’opte pour des matières économes en eau. Coton bio ou recyclé, lin, de préférence sans (trop de) teinture. Nos Gestes Climat propose ce petit guide très pratique.

Je mise sur les bons labels. GOTS, Fair Wear, Oeko-Tex, Ecolabel, bioRe, FSC… L’Ademe les a passés au crible, ici.
Je choisis des marques éco-responsables. Elles sont nombreuses (1083, Ecclo, Patagonia…). Coup de cœur pour Loom : pas de soldes, pas de pub, réparations remboursées, coton bio, vêtements testés pour durer…
Je privilégie les plateformes engagées. Il y a notamment Wedressfair (75 % des collections sont faites de matières bio, recyclées naturelles, etc) ou Monde éthique.
Je cherche du haut de gamme d’occasion. Les sites Vinted, Videdressing ou Vestiaire Collective proposent des fringues de bonne qualité aux mêmes prix que le neuf chez Shein, tout comme les dépôts-vente. Idem dans les friperies, ressourceries et autres recycleries (la liste est ici ou là).
Je répare ou fais réparer. Vous trouverez plein de tutos en ligne.
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