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Les oiseaux disparaissent : voilà comment les protéger
Vous l’avez sans doute remarqué, les chants d’oiseaux se font plus rares. En 40 ans, un volatile sur quatre a disparu en Europe. À jamais ? Pas forcément, et ça dépend en partie de nous. Un exemple : le vautour, autrefois pourchassé, plane à nouveau dans notre ciel et joue un rôle clé dans l’équilibre des écosystèmes. Un exemple inspirant montrant que les mesures de protection fonctionnent.

💡 Ce que vous allez apprendre
Pourquoi les oiseaux déclinent
Le rôle des vautours et le résultat de leur protection
Comment les reconnaître et où les observer
Des actions simples pour protéger les oiseaux, même chez soi
🪺 Les enjeux
Le déclin est lent, mais profond. En Europe, 25 % des oiseaux, et même 60 % pour les espèces vivant en milieux agricoles, ont disparu ces 40 dernières années.
Pour la France, les données divergent, mais la tendance est la même. Avec deux chiffres alarmants :
- 75 % de Moineaux friquet, l’espèce la plus répandue en Europe
33 % des espèces qui se reproduisent en France métropolitaine menacées
Les 4 causes majeures :
L’usage intensif des pesticides, qui éradiquent les insectes dont se nourrissent les oiseaux (-70 à 80 % d’insectes depuis 30 ans en Europe)
La destruction des habitats, liée à l’urbanisation et à l’artificialisation des sols (+1,5 % par an en moyenne depuis 1982 en France métropolitaine)
Le dérèglement climatique, qui perturbe les conditions de vie
La raréfaction des ressources, résultat d’une biodiversité déclinante
Derrière cette hécatombe, il y a pourtant une bonne nouvelle : la protection de certaines espèces a permis d’enrayer leur déclin. Exemple : les vautours.
🦅 La success story du vautour
Ils ont failli disparaître au cours du 20e siècle, mais des passionnés ont réussi à les sauver.
Pourquoi les vautours ? Parce que ces volatiles sont des agents purificateurs au sommet de la chaîne alimentaire, donc très utiles pour notre écosystème. En mangeant les cadavres d’animaux morts, ils empêchent la propagation des maladies grâce au PH très acide de leur système digestif, qui élimine virus et bactéries.
Avec un rôle spécifique pour chaque espèce : le vautour fauve dévore les chairs molles, le moine, les parties plus dures, le percnoptère, les restes, et le gypaète barbu, les os. Les éleveurs d’ovins et caprins ont d’ailleurs bien compris ce rôle d’équarrissage naturel : ils ont créé des places dédiées pour y déposer les carcasses de leurs animaux morts.
Comment leur réintroduction s’est déroulée ? Pour en savoir plus, nous avons interrogé Léa Giraud, responsable du site des Grands Causses en Aveyron et des programmes de conservation et de réintroduction des vautours à la LPO, la Ligue pour la protection des oiseaux.
Le programme de réintroduction s’est déroulé en 3 étapes :
le vautour fauve, au début des années 80
le vautour moine en 1992
le gypaète barbu en 2012
Le résultat :
+ 51 % de vautours fauves (les plus communs) en France depuis 2012
Une cinquantaine de vautours Moines et de Gypaètes Barbus, alors qu’ils étaient inexistants avant leur réintroduction
Si on résume, voilà la morale de l’histoire : 👇

✅ Et moi, comment j’agis ?
Découvrir les vautours
Apprenez à reconnaître les différentes espèces. Couleur, envergure, barbichette… On vous recommande les fiches de la LPO, très bien faites.
Choisissez un bon site d’observation. On en trouve dans de nombreux massifs montagneux (Alpes, Pyrénées, Massif central), et dans des régions comme les Baronnies, le Verdon ou le Tarn. Leur répartition est ici.
Participez aux journées mondiales des vautours du 15/08 au 14/09. Au menu : sorties terrain pour les observer, expos et conférences. Si vous passez dans le Parc de la Vanoise, vous pouvez participer au comptage des vautours fauves, en août
Regardez ces deux vidéos (les Gorges du Verdon et le vautour fauve), ça donne envie de voir les vautours en vrai !
Protéger les oiseaux de chez soi
Téléchargez l’appli Birdlab. Ce jeu de sciences participatives permet d’aider les scientifiques à mieux comprendre le comportement des oiseaux. Après avoir installé deux mangeoires sur votre balcon ou dans votre jardin, vous êtes guidé pour observer les oiseaux. Les données que vous partagez seront exploitées par les chercheurs
Participez au comptage national des oiseaux des jardins. Organisé 2 fois par an par la LPO et le Musée national d’Histoire naturelle (en janvier et en mai), il permet d’aider les scientifiques. Des fiches sur les espèces sont dispo ici, vous avez quelques mois pour apprendre à les distinguer.
Transformez votre jardin ou balcon en refuge. Herbes hautes, nichoirs, zéro pesticides chimiques, points de récupération de pluie… Voici les 15 gestes préconisés par la LPO pour attirer les oiseaux... et embellir votre espace.
S’impliquer sur le terrain
Devenez bénévole auprès de la LPO. Forte de ses 9 000 bénévoles, la Ligue pour la protection des oiseaux propose des chantiers nature ou des projets de restauration d’habitat. Elle a aussi créé des groupes de jeunes (18-35 ans) pour s’engager concrètement en faveur de la biodiversité.
Donnez un coup de main. Les centres de soins de la faune sauvage ont toujours besoin de bras, n’hésitez pas à les contacter, leur réseau est ici.
Participez à des actions de sciences participatives. Vous pourrez ainsi aider les chercheurs, toutes les initiatives sont recensées par la LPO ici.
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