• 2050NOW
  • Posts
  • Investir dans la forêt pour la protéger : bon plan ?

Investir dans la forêt pour la protéger : bon plan ?

Accrochez vos ceintures ! La COP30 a commencé ce lundi au Brésil. Et parmi les gros dossiers sur la table : un fonds inédit de 125 milliards de dollars pour protéger les forêts tropicales. Ça vous paraît loin ? La protection des forêts vous concerne pourtant directement.

Car la forêt, ce n’est pas juste le décor de nos balades du dimanche.

C’est un refroidisseur naturel, un puits de carbone, un réservoir de biodiversité, un garde-fou contre l’érosion… et un acteur économique qui emploie 400 000 personnes rien qu’en France.

Mais voilà : la forêt va mal. Très mal. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des solutions concrètes pour la protéger, même à notre échelle… et qui, cerise sur le gâteau, peuvent rapporter un peu d’argent.

Je passe la main à notre journaliste Marc, spécialisé sur l’environnement, qui va vous expliquer :

  • Pourquoi la forêt française est en mauvaise santé

  • L’intérêt d’investir dans des forêts durables

  • Les bons plans et les pièges à éviter

À toi Marc !

🌳 Les enjeux

La forêt a longtemps été notre meilleure alliée contre le dérèglement du climat.

Mais aujourd’hui, le constat est brutal : elle est devenue “un facteur d’aggravation du changement climatique”. C’est ce que m’explique Jean-Pierre Wigneron, directeur de recherche à l’INRAE (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement).

En Australie, certaines forêts tropicales rejettent désormais plus de CO₂ qu’elles n’en absorbent.

Et en France ? La situation n’est pas aussi critique mais on s’en rapproche. En épluchant l’inventaire forestier de l’IGN (Institut national de l'information géographique et forestière), voilà ce que j’ai découvert…

Il y a donc urgence à la préserver.

💸 Concrètement, je fais quoi ?

75 % de la forêt française est privée. Autrement dit, ni l’État ni les élus locaux n’ont totalement la main dessus.

Elle est gérée par de petits propriétaires — souvent un héritage familial — et de grands exploitants forestiers, qui privilégient la monoculture des résineux les plus rentables (pin de Douglas ou épicéas), l’usage des pesticides, et les coupes rases sans attendre que les arbres arrivent à maturité.

Autrement dit : des pratiques qui nuisent à la richesse biologique des forêts, les rendent moins résilientes et moins efficaces pour capter le carbone.

Les pouvoirs publics doivent intervenir — un rapport parlementaire de 2020 réclame d’ailleurs d’encadrer les coupes rases et de réserver les aides publiques aux exploitants respectueux de la forêt. Mais vous avez, vous aussi, le pouvoir d’agir !

Comment ? En investissant une partie de votre épargne dans une forêt gérée durablement. C’est un moyen de soutenir des projets qui respectent vraiment les écosystèmes, de leur donner les moyens de durer, de se régénérer — tout en investissant dans du concret.

Et bonus : ça peut aussi rapporter un peu (à condition de bien choisir son projet).

J’ai identifié trois solutions 👇

1. Acheter sa propre forêt

Le marché est assez restreint mais un site spécialisé comme l’agence Forêt Patrimoine met en ligne des dizaines d’offres. Son site est simple à utiliser et, une fois propriétaire, elle vous propose un accompagnement en s’appuyant sur les experts du syndicat Comité des forêts.

💡 Bon à savoir :

  • Le rendement est faible (environ 2 % par an) mais l’hectare prend régulièrement en valeur. Son prix tourne aujourd’hui autour de 5000 euros.

  • Le prix d’une forêt est assez onéreux. Comptez au moins plusieurs dizaines de milliers d’euros.

  • Vos héritiers bénéficieront d’un abattement de 75 % au moment de la succession.

  • Vous n’y connaissez rien aux arbres ? Pas de panique, une société comme Kloros vous aidera à gérer au mieux votre forêt.

2. Investir collectivement via des structures spécialisées

En prenant des parts dans une société d’épargne forestière (SEF), un groupement foncier forestier (GFF) ou un groupement forestier d’investissement (GFI). C’est une bonne option si vous avez quelques milliers d’euros à investir.

Avantage : ça permet de mutualiser les risques et de déléguer la gestion — donc s’épargner pas mal d’administratif !

💡 Bon à savoir :

  • Assurez-vous que ces structures proposent des forêts certifiées durables grâce aux labels PEFC ou FSC et/ou qu’elles bénéficient elles-même du label Greenfin sur la finance verte (comme Coeur-Forest ou Symbiose) >> un bon moyen de s’assurer qu’elles pratiquent la sylviculture raisonnée.

  • Vous avez droit à des avantages fiscaux, dont voici ici une liste. Attention, ils risquent de changer après le 31 décembre 2025 !

3. Passer par l’assurance-vie ou le crowdfunding

Vous pouvez souscrire des contrats d’assurance-vie ou des opérations de financement participatif engagés dans la préservation des forêts et de leur biodiversité.

Je vous ai concocté une petite sélection :

  • Si vous souhaitez concilier préservation des forêts et rentabilité à long terme, tournez-vous vers le fonds MAIF Forêts, un GFF qui achète des forêts garanties sans coupes rases et pesticides. Investissement minimum de 5000 euros et sur 10 ans.

  • Un autre GFF, Nos Grandes Forêts, l’entreprise à mission fondée par Mickaël Esnault, acteur engagé de l’économie verte, m’a tapé dans l’œil. Il requiert un investissement minimum de 25 000 euros.

  • L’assurance-vie de Goodvest, par le biais du fonds Pictet Timber, permet de soutenir des projets de plantation et de gestion durable des forêts.

  • Si vous êtes adepte du crowdfunding, Lendosphère propose de devenir actionnaire de “123 Actifs forestiers” — propriétaire de forêts toutes certifiées PEFC. Vous pouvez investir à partir de 1000 euros.

  • Enfin, EcoTree achète des terres pour y planter des arbres qu’elle revend aux entreprises sous forme de crédits carbone et aux particuliers qui bénéficient au bout de 20 ans du produit de la coupe. Sur son site, vous pouvez vous offrir un chêne sessile né dans les Côtes-d’Armor pour 21 euros ou un merisier planté en Haute-Vienne pour 14,40 euros.

💭 À garder dans un coin de tête

Investir dans une forêt, même gérée de façon durable et donc plus résiliente, n’est pas sans risques : chute des prix, incendie, tempête, attaque de parasites, vol de bois…

  • Si vous êtes passé par un intermédiaire financier, lisez bien le Document d’information (DIC) et la note d’information qui vous mettent en garde sur ces risques.

  • Si vous avez êtes un propriétaire individuel, vous devrez obligatoirement souscrire une assurance responsabilité civile et une assurance dommages (option chère mais fortement recommandée). Il existe des assureurs spécialisés comme Sylvassur ou Groupama Forêts Assurances.

  • Un conseil : rejoignez un syndicat de propriétaires forestiers. Ils vous partageront leurs bons plans.

 📌 Retrouvez toutes les sources utilisées pour écrire cet article dans cette page.

Reply

or to participate.