Festivals : voilà comment faire la fête sans trop polluer

💡 Ce que vous allez apprendre

• Ce que cachent les scènes et les camions de frites

• Les solutions de certains festivals

• Comment distinguer les bons des mauvais élèves

• Le kit du festivalier futé

🎪 Les enjeux

Chaque année, et surtout l’été, près de 7300 festivals ont lieu en France, dont la moitié concerne les musiques actuelles. Mais derrière les bonnes ondes, les coulisses ne sont pas très glamour.

La situation :  

• Un festival de 200 000 personnes génère entre 80 et 100 tonnes de déchets, soit 4 à 5 camions benne

• Les transports représentent 79 % des émissions de CO₂ d’un festival, d’après The Shift Project

• Les quelques 3 % de spectateurs qui s’y rendent en avion émettent deux fois plus de CO₂ que les 50 % de festivaliers qui viennent en voiture

• Les plus grands artistes tournent avec 2 semi-remorques en moyenne = entre 16 et 18 tonnes de matériel

Depuis que Les Trans Musicales de Rennes ont lancé leur démarche éco-responsable en 2004, de nombreux événements leur ont emboité le pas.

Le virage de la transition écologique s’est accéléré avec la publication du rapport Décarbonons la culture du Shift Project (2021). En 2023, 40 % des festivals déclarent évaluer leur impact carbone, d’après le bilan de Tous Les Festivals.

Pour améliorer leurs pratiques, des évènements choisissent de se faire accompagner par des cabinets de conseil et adhèrent à des collectifs, tels COFEES (le collectif des festivals éco-responsables et solidaires en Région Sud) ou le réseau France Festival.

L’objectif : partager les bonnes pratiques. Ensuite, selon le contexte (urbain, en plein air, petit, grand...), chacun agit à son échelle.

Cela donne quoi concrètement ? 👇

🛠️ Des solutions qui font réfléchir

On vous a sélectionné des bonnes pratiques qui portent leurs fruits, dans des domaines très variés :

• Transport : pour limiter les voitures, pas de parking à We Love Green

• Déchets : 42 % des déchets triés aux Vieilles Charrues

• Réemploi : 90 % de scénographie upcyclée au Climax Festival

• Eau : 3 millions de litres économisés grâce aux toilettes 100 % sèches au Cabaret Vert

• Compost : 13.000 litres d’urine récupérés et transformés en engrais par Enygea à Rock en Seine.

• Énergie : 80 % d’énergie renouvelable grâce au réseau local Enercoop à Terres de son. Le festival a ainsi réduit de 50 % sa consommation électrique depuis 2018

• Logistique : mutualisation du fret pour le transport des scénographies au Festival OFF d’Avignon.

✅ Et moi je fais comment ?  

Quand on choisit un festival, c’est en priorité pour sa programmation, en général. D’autres critères peuvent aussi entrer en ligne de compte.

• Je choisis un évènement engagé. Au-delà des évènements cités plus haut, consulter la liste des adhérents de COFEES, France Festivals ou Le Collectif des Festivals, 3 structures qui accompagnent des festivals dans leur démarche éco-responsable. 

• Je privilégie les petits festivals, moins polluants que les grands. 10 festivals de 28.000 personnes émettent 16,5 % de moins qu'un festival de 280.000, selon le Shift Project.

• Je regarde si le festival a signé la charte Drastic On Plastic contre le plastique à usage unique.

• Je repense mes trajets. Privilégier le train ou le covoiturage, sachant que le train émet 5 fois moins de CO₂, selon l’Ademe. Vérifier l’existence de navettes et de parking vélos.

• J’apporte ma gourde et je trie mes déchets

• Je mange local, et végétarien si possible. On vous redonne les chiffres, toujours utiles : 1 kg de bœuf rejette autant que 6 kg de poulet et que 48 kg de lentilles (pour calculer l’empreinte de vos repas, c’est ici).

Merci à Alexandra Bones, directrice de France Festivals, à Julien Macou, responsable Développement Durable du festival Terres du Son et à Véronique Fermé, responsable développement du COFEES, qui nous ont aidées à réaliser cet article.

Voici comment se répartit l’impact carbone d’un grand festival👇