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Quand te reverrai-je ?
Nos astuces pour skier de façon responsable


Bonjour, c’est Vincent,
Quand les vents contraires soufflent en rafales, il est bon de prendre une bouffée d’oxygène… Je vous partage un moment unique auquel j’ai participé la semaine dernière : j’ai respiré l’odeur inouïe d’une terre qui n’est plus labourée, dégusté des algues bretonnes, bu un whisky à base seigle naturel…
Tout cela au cours d’une journée d’échanges joyeux à Saint-Emilion, en Gironde, avec des agriculteurs et une poignée de scientifiques de haut vol – Gilles Boeuf et Marc-André Selosse, biologistes, et Marcel Bouché, le spécialiste mondial des vers de terre - réunis pour démontrer qu’une autre agriculture est possible... Souhaitable, mais aussi joyeuse, efficace, rentable et déployable à grande échelle.
Mieux : vous allez pouvoir les écouter, car ils ont participé à une série de podcasts (« Une autre agriculture ») qui raconte en immersion 10 expériences en France 😀. Arrêt du labour, réintroduction des semences paysannes, agroforesterie, maraîchage bio-intensif ou encore culture des algues, du Triève au Finistère en passant par le Tarn ou la Provence, les solutions sont là !
Il y a aussi une chose - plus grave - que j’ai entendue au cours de cette journée :
En France, nous vivons en moyenne à 16 km d’une zone naturelle (c’est 22 km pour les Allemands et 9,7 km en moyenne dans le monde, soit 7 % plus loin qu’en 2000, et ça augmente de 640 m par an !). « On a déconnecté nos vies de la nature », m’a confié Marc-André Selosse.
Alors pour se reconnecter à la nature, entrez comme si vous y étiez dans la ferme Gabert avec Thierry et Eric Ailloud-Perraud en écoutant le premier épisode d’« Une autre agriculture »…
Aller à la rencontre des scientifiques et des acteurs de terrain, et identifier des solutions viables et concrètes, c’est exactement la mission que s’est fixée notre média 2050NOW. Bonne semaine !

Marc-André Sélosse, biologiste, et Vincent Giret, DG de 2050NOW
Au sommaire cette semaine :
⛷️ Des conseils pour skier de manière éco-responsable
📊 Une infographie pour comprendre l’enjeu des départs en vacances
💼 Des offres d’emploi pour vous engager professionnellement
💸 Un bon plan pour investir ecofriendly (notre nouvelle rubrique !)
💡 Et une idée folle… mais pas tant que ça !
N’hésitez pas à nous soumettre des idées de sujets si vous en avez. Bonne lecture ! 👇️

La rubrique pour décarboner et vivre mieux

Bientôt les vacances d’hiver, l’occasion de se reconnecter à la nature, et peut-être… le ski ? Une chose est sûre : entre le manque de neige lié au réchauffement et l’impact environnemental, pas toujours facile de skier sans culpabiliser. Voici quelques conseils pour vous aider à profiter sereinement des joies de la montagne.
S’il y a bien un pays où le ski est roi, c’est la France, au deuxième rang mondial pour le tourisme hivernal, juste derrière les États-unis, avec plus de 50 millions de « journées skieurs » chaque année. Au total, près d’un Français sur dix part à la neige, selon le Crédoc.
Pourtant, ce sport de glisse n’est pas un modèle d’écologie, loin de là ! En cause : ses stations bétonnées, ses remontées mécaniques à gogo, ses kilomètres d’embouteillages, ses chenilles pour damer les pistes… Au point que, après le « flight shaming » et le « car-bashing », la vogue du Skischam – la honte de faire du ski - est apparue il y a deux ans en Autriche.
Quel est le bilan écologique du ski ?
Selon le cabinet de conseil Utopies, un skieur émet en une journée de ski 48,9kg de CO2, l’équivalent de 11 allers-retours Paris Marseille en TGV ! Sachant que les sources d’émissions totales se répartissent ainsi :
52 % pour le trajet (90 % des Français prennent leur voiture)
20 % pour les infrastructures et les services liés au ski
16 % pour l’équipement (ski, chaussures, lunettes…)
8 % pour l’alimentation
Et 4 % pour le logement (pour être honnête, ce poste est beaucoup plus élevé dans cette autre étude)
S’il n’y avait que ça. Mais au-delà des émissions de CO2, le ski impacte aussi les ressources naturelles, notamment l’eau. Le réchauffement climatique, qui menace de plus en plus de domaines (186 stations, principalement des petites de moyenne montagne, ont déjà fermé), induit, en effet, un recours accru à la neige artificielle.
Ainsi, la proportion de domaine skiables artificialisés (désormais 39 % du total) a plus que doublé depuis 2007, selon la Cour des Comptes. Or l’eau utilisée pour fabriquer cet or blanc est prélevée dans les retenues, les cours d’eau et même… le réseau d’eau potable. Résultat, la consommation d’eau potable et d’électricité par habitant dans les stations est respectivement 1,7 et 2 fois plus élevée que la moyenne nationale.
Un label « Flocon Vert » depuis 2014
Faut-il pour autant renoncer au ski au nom de l’écologie ? Bien sûr que non ! En revanche, il est possible de réduire son empreinte carbone. Pour savoir comment, nous avons interrogé Mountains Riders, une association qui a créé le label « Flocon Vert » en 2014 afin de distinguer les stations engagées.
« Cela n’a pas été simple au début, mais il y a eu une vraie prise de conscience à partir de 2021, se félicite Antoine Chouvellon, le porte-parole de Mountain Rider. Aujourd’hui, nous sommes à 32 destinations labellisées, contre 9 en 2020, soit presque 10 % des territoires ! ».
Fondé sur 20 critères (mobilité, énergie durable, gestion de l’eau, déchets…), le label a poussé certaines stations à bouger, parmi lesquelles : Morzine Avoriaz, une station de Haute Savoie 100 % piétonne où les traineaux remplacent les voitures ; Les Arcs, un domaine savoyard relié à Bourg-Saint-Maurice par un funiculaire 100 % électrique; et Cauterets, une station des Hautes-Pyrénées où les biodéchets des restaurants sont ramassés en… vélos cargo.
Adoptez le réflexe éco-ski !
Pour agir vous aussi, quelques conseils tirés de l’EcoGuide de Mountain Riders :
Privilégiez les stations labellisées « flocon vert » (la liste ici)
Optez pour le train (8 fois moins polluant que la voiture, et 14 fois moins que l’avion !)
Covoiturez ou testez l’autopartage (gratuit en Auvergne-Rhône-Alpes avec l’appli Mov’ici).
Choisissez des stations proches (Toulousains, privilégiez les Pyrénées !)
Favorisez les séjours longs plutôt que plusieurs WE dans l’année.
Privilégiez les repas végétariens (ils émettent 14 fois moins de CO2 qu’un repas à base de bœuf !)
Louez votre matériel (l’équipement neuf représente 16 % des émissions de CO2 des skieurs)
Pour en savoir plus :
Une étude de Nature climate change sur l’impact du réchauffement climatique sur les stations d’Europe
L’Atlas environnemental des stations de ski et des communes du Commissariat général au développement durable

Une illustration simple pour un sujet complexe
Pour vos vacances, évitez… la voiture !
Êtes-vous plutôt voiture (comme 71 % des Français), avion (25 %), train (18 %)… ou car (3 %) ? Une certitude, le mode de transport de vos vacances n’est pas neutre : selon l’Ademe, il représente 69 % des émissions de gaz à effet de serre du tourisme en France. Privilégiez donc le train. Ou le car, un peu plus polluant, mais moins cher !

Pour en savoir plus :
L’étude de l’Ademe le bilan carbone du secteur du tourisme
La synthèse du Shift Projet sur « Voyager bas carbone »
L’outil pour calculer de l’empreinte cabone de vos déplacements

4 offres d’emploi et idées de boîtes pour (vous) bouger
Ingénieur.e commercial.e cexpert.e Énergies Renouvelables pour Crédit Agricole Transitions Energies – Montrouge (92) – Vous souhaitez soutenir l’éolien et le photovoltaïque ? La filiale d’investissement dans les énergies renouvelables du Crédit Agricole recrute une personne pour analyser les risques des projets à financer. Postulez sur le site de GreenUnivers.
Chef.fe de secteur chez 900.care – Paris (75) – Bannir le tout-jetable et faire des cosmétiques plus sains, telle est l’ambition de 900.care, qui a lancé des produits en poudre sur abonnement. Bien plus économique et écologique ! Pour participer au développement de cette jeune société, il suffit de candidater ici.
Chef.fe de culture pour Ecovegetal – Clastres (02) - Vous rêvez d’introduire la nature dans la ville ? La société Ecovegetal, qui fait pousser des jardins sur les toits, les parkings et les terrasses, cherche une personne pour organiser ses opérations sur son site du Nord. Si vous avez la main verte, l’annonce est là (et il y en a d’autres !).
Spécialiste des médias sociaux chez NeoPlants – Saint-Ouen (93) - Grâce à sa biotechnologie génétique, cette société super innovante crée des plantes capables d’absorber les polluants de l’air qui infectent nos maisons ! Pour médiatiser sa découverte révolutionnaire, elle cherche un.e pro des réseaux sociaux. Plus d’infos ici.

Une idée pour investir dans la transition écologique
Le crowdfunding vert, ça peut être rentable !
Pour faire fructifier son épargne au service de la planète, pourquoi ne pas tester le crowfunding vert ? Selon le dernier baromètre annuel Forvis Mazars, cette catégorie représente désormais 23,4 % de la collecte totale du financement participatif (avec 552 millions d’euros en 2022). Proposés en ligne et accessibles dès 100 euros, ces investissements permettent d’être associé à des projets vertueux.
Deux solutions pour cela :
Co-financer des infrastructures pour produire des énergies renouvelables (éolien, solaire, etc.). Il existe pour cela des plateformes spécialisées « ecofriendly » (comme Lendosphère, Enerfip, ou Lumo) ou généralistes (Wiseed, etc.), qui proposent des obligations servant entre 5 et 7 % par an. Soit plus que les placements verts classiques, à condition de bloquer l’épargne de 2 à 5 ans.
Soutenir directement des entreprises « vertes ». Passez dans ce cas par des plateformes spécialisées comme Lita (investissement à impact vert), Miimosa (secteur agricole et alimentaire) ou Tudigo (start-ups innovantes).
Attention, le risque de perte en capital existe, comme pour tout placement. Mieux vaut donc diversifier ses pépettes.

Une question pour envisager le monde autrement

Selon la cartographie établie par l’Inrae, la France compte près de 2 millions de cours d’eau. Problème : non seulement leur état est alarmant, mais beaucoup échappent à toute surveillance.
Pour aider les scientifiques à suivre l’impact du changement climatique sur leur biodiversité, pourquoi ne pas… en adopter un ?
Absurde ? Pas tant que ça ! Inspirée du Québec, l’initiative « J’adopte un cours d’eau » s’implante peu à peu en France, notamment dans le Sud-Ouest. En Bretagne, elle a même été soutenue l’an dernier par l’écrivain Erick Orsenna, pour qui « Les rivières sont des êtres vivants, il faut les protéger. »
Alors, pourquoi ne pas vous lancer vous aussi, ou pousser l’idée dans votre région ?
Vous aussi, vous avez des idées de « Et si ? » Envoyez-les nous par retour de mail. Seule contrainte : qu'ils soient réalistes !
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Cette newsletter a été concoctée par : Laurence Boccara, Sylvie Buy et Pierre Fortin (journalistes), Datagora (infographie), Sandrine Trouvelot (rédaction en chef). Rédactrice en chef 2050NOW : Aude Baron. Directeur général : Vincent Giret.
Pas facile de filmer sur un téléski…
En hommage à Michel Blanc dans Les Bronzés font du ski, la rédaction vidéo vous emmène cette semaine à la montagne avec le deuxième épisode de la série «Les Survivant du changement climatique ». Direction Saint-Pierre-de-Chartreuse / Le Planolet (Isère).
Skis aux pieds, notre journaliste Fabien Verso vous fait découvrir les enjeux de cette station qui a failli fermer. Avec, au passage, un aperçu des défis - parfois sportifs - du métier de reporter. Pas toujours de tout repos…
Connaissez-vous WARM by 2050NOW, notre nouvelle offre éditoriale sur « la géopolitique à l’heure des transitions » ? Si vous avez raté notre 1ère newsletter, la 2ème édition raconte la guerre à bas bruit qui se joue sous les mers… Pour la découvrir, c’est ici, et pour s’abonner ici.
No comment
Une abonnée nous a récemment remercié pour notre travail, ça fait toujours plaisir ! 😃 Mais elle nous a surtout confié une chose très juste qu’on voudrait vous partager :
« Pas toujours facile d’être 100 % vertueuse, mais chaque jour il faut essayer un peu plus, et toutes les astuces sont bonnes à prendre. » Et bien c’est exactement ce qu’on se dit tous les jours à la rédaction. Car c’est ça notre credo chez 2050NOW : pas de blabla ni de culpabilisation, que (ou presque que) des solutions pour avancer !
Et vous, vous en pensez quoi ?
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Comment skier de façon éco-responsable ?