Bonjour, c’est Vincent,

Je me pose cette question depuis longtemps : autour de moi, et dans des milieux très divers, je croise des personnes conscientes des dangers du réchauffement climatique et plutôt bien informées sur les solutions, individuelles et collectives. Mais ils ou elles ont un mal fou à passer à l’action et à changer leur mode de vie. Je ne me mets pas à l’écart, j’ai mes propres contradictions, comme tout le monde.

D’où vient cette forme de paralysie ? Grâce à l’ami François Gemenne (professeur à HEC et auteur du GIEC), je suis tombé sur une étude passionnante, menée dans 125 pays. Voici ce qu’elle dit :

• Première bonne nouvelle : une écrasante majorité des personnes interrogées estiment que leur gouvernement et la société devraient « en faire plus » pour le climat : 89 % dans le monde, 85 % en France, avec des pics au Brésil (95 %) et des attentes moindres aux Etats-Unis (74 %).

• Deuxième bonne nouvelle : quand les chercheurs demandent « Êtes-vous prêts à y consacrer 1 % de vos revenus ? », 69 % - plus des deux tiers ! – répondent… « Oui » ! C’est 65 % en France.

• La suite de l’étude donne une clé d’explication : nous avons tous tendance à surestimer notre propre action et, surtout, à sous-estimer celle des autres. Or nous avons besoin de stimulation collective pour avancer : plus nous voyons de gens agir, plus nous agissons. À l’inverse… on baisse les bras.

C’est bien ce que nous essayons de faire à 2050NOW, à notre échelle : donner à voir la puissance d’entraînement du collectif. Vos commentaires nous intéressent, vous pouvez nous répondre avec le sondage à la fin de cette newsletter. 👇

Au sommaire cette semaine :

🌿 Un décryptage sur le retour des haies… même dans nos jardins !

📉 Une infographie sur les 40 ans du bio

🍀 Des offres d’emploi (et de stage) pour se bouger

🐚 Une expo entre art et écologie

💡 Et une idée pour agir concrètement !

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La haie, notre meilleure alliée pour une nature vivante

On les a rasées, oubliées, remplacées par des clôtures, des cyprès bien alignés ou… du béton. Pourtant les haies reviennent en douce, plus précieuses que jamais. Car ce fragment de bocage est plus qu’un simple élément décoratif : c’est l’une des clés face aux dérèglements. Dans nos champs, mais aussi dans nos jardins.

Ce que vous allez apprendre :

• Pourquoi les haies ont disparu, et les conséquences

• Quels sont leurs bienfaits

• Les chiffres clés à retenir

• Des conseils pour une belle haie dans votre jardin

🌿 Les enjeux

Les haies sont l’un des dégâts collatéraux les plus discrets du développement de l’agriculture intensive et du remembrement, à partir des années 50. Pour agrandir les surfaces et faire passer les tracteurs dans les champs, on les a arrachées. Pour limiter les accidents, on les a supprimées aux bords de routes. Et dans nos jardins, on leur a préféré des murs ou des rangées de cyprès.

Résultat : depuis 1950, 70 % des haies ont disparu en France. Les haies qui subsistent sont à 80 % mal entretenues ou abandonnées, selon le Réseau Haies. Depuis quelques années, les haies réapparaissent : 4 000 km sont désormais plantés chaque année. Pas assez pour compenser les arrachages (- 23 500 km par an entre 2017 et 2021), mais c’est une vraie tendance.

Pourquoi ce regain d’intérêt ? Parce que les haies sont un super outil face à l’urgence écologique. Elles :

• stockent le carbone

• limitent les inondations et l’érosion des sols en retenant l’eau lors des orages

• améliorent le rechargement des nappes phréatiques

• filtrent les nitrates et les pesticides grâce à leurs racines

• améliorent la fertilité des sols, et donc leur rendement, grâce au moindre ruissellement et à la décomposition de biomasse (feuilles, fruits, bois)

• régulent la température et servent de brise-vent

• favorisent la pollinisation et la biodiversité.

❌ Les idées reçues

• La haie, c’est un truc de campagne. Faux : elles ont toute leur place en ville, dans les parcs et même dans nos jardins.

• La haie, c’est moche ou trop sauvage. Faux : une haie diversifiée et bien pensée offre des floraisons variées.

• La haie, c’est trop d’entretien. Faux : une haie bien conçue s’autorégule et demande peu d’interventions (on vous en parle plus bas).

• La haie, c’est une perte de rendement. Faux : cela peut rapporter grâce au bois coupé (on vous en parle plus bas).

📊 Les chiffres clés à retenir

• 750 000 km de haies en France

• 1 km de haie en bon état = 140 tonnes de CO₂ absorbé

• Jusqu’à 90 % de réduction des polluants

• Jusqu’à 80 espèces d’oiseaux, 35 mammifères, 100 insectes et 600 végétaux hébergés dans une seule haie vivante

• Entre 15 et 75 % de perte de rendement des sols évités

• 1 à 2 tonnes de bois générées chaque année par 100 m de haie

Source : Réseau Haies France

4 conseils pour une belle haie dans votre jardin

👉 Mixez les variétés. Une trentaine sont utiles pour avoir des strates différentes : noisetiers, érables, viornes, rosiers grimpants… jusqu’aux grands arbres comme les chênes.

👉 Évitez de tailler aux beaux jours. À partir de la mi-mars, la nidification des oiseaux commence. Attendez la mi-août pour le faire.   

👉 Faites-vous conseiller par un pro. Si vous en ressentez le besoin, rendez-vous sur le site de Réseau Haies France, qui regroupe 450 structures.

👉 Sortez votre calculette : La haie diversifiée ne coûte pas plus cher qu’une haie de thuyas. Surtout elle nécessite moins d’entretien car elle se taille moins souvent.

NB : merci à Philippe Hirou, ingénieur agronome de formation, paysagiste et président de l’Afac (Association française arbres champêtres et agroforesteries), pour ses précieux conseils sur les haies.

Le bio tangue mais tient bon

40 ans après la création du label AB, quelle progression pour le bio. Mais, alors que 3 Français sur 4 s’inquiètent des pesticides et réclament plus de soutien public selon l’Ifop, des vents contraires soufflent (assouplissement de la réglementation sur les pesticides, coupe dans le budget de l’Agence Bio…). Incompréhensible, quand on sait que seuls 1 % des restaurants servent du bio, et que l’agriculture reste le 2ᵉ secteur le plus émetteur de GES en France (19 % du total).

4 gestes simples pour acheter (vraiment) bio :

✅ Vérifiez les labels : Seul le label AB est officiel en France, mais il en existe beaucoup d’autres, plus stricts, ici.

✅ Consommez de saison : Les fruits et légumes bio du moment sont moins énergivores et, surtout, tellement plus savoureux.

✅ Privilégiez le bio local : Acheter des produits de votre région permet de limiter les transports. Ici une carte de producteurs bio.

✅ Rejoignez un AMAP : C’est le moyen le plus simple pour accéder à des produits bio, frais et locaux. Pour en trouver un près de chez vous, voici l’annuaire.

Assistant•e Commercial•e (stage) - Enercoop - Lille (59) : Démarrer votre vie pro dans une coopérative d'électricité (vraiment) verte, locale et citoyenne, ça vous dit ? Pour en savoir plus, c’est ici.

Business Developer - Take a waste - Paris (75) : Motivé•e pour pousser les entreprises au zéro déchet ? Top, voici l’annonce.

Assistant•e de coordination d'ateliers de sensibilisation - Fondation GoodPlanet - Paris (75) : Si le combat de la fondation créée il y a vingt ans par Yann Arthus-Bertrand vous fait vibrer, ne perdez pas de temps, c’est ici.

Responsable projets et programmes de certification textile - Ecocert - Toulouse (31) : La mission : accompagner des clients vers des pratiques plus responsables à travers la certification, le conseil et la formation. L’offre est là.

Les Léonard de Vinci de l’écologie

Tout le monde peut agir, la preuve en œuvres ! À Marseille, l’exposition Âmes vertes donne à voir 27 artistes qui s’inspirent de la nature pour relever nos défis écologiques.

La pollution plastique ? Le collectif Polymer s'en empare pour créer des sculptures. Les récifs coralliens se meurent ? Jérémy Gobé créé des coraux artificiels. L’humain crée des systèmes d’irrigation dévastateurs ? Les dessins de Suzanne Husky proposent de s’inspirer des castors. Et si vous êtes en mal de nature, Thierry Boutonnier organise des des plantations d’arbres dans l’espace public.

Foncez, c’est beau et stimulant !

Âmes vertes, quand l’art affronte l’anthropocène, à la Friche la Belle de Mai, Marseille, jusqu’au 1er juin.

Et si… on remplaçait les Mars par des yaourts dans nos distributeurs automatiques ? 🍎

À la gare, en entreprise, une petite fringale… et hop, un soda, une barre chocolatée ou un paquet de chips avalé sans y penser. Problème : cette malbouffe est nocive pour notre estomac et la planète.

Depuis 2022, des distributeurs automatiques proposent une alternative : des produits locaux et de saison (jus de pomme, yaourts fermiers, fromages…).

Et si on généralisait cette idée partout en France ?

À propos de l’A69

Après la suspension des travaux entre Toulouse et Castres, en février, quelles sont les pistes ? Voici la proposition d’un urbaniste que 2050NOW a interrogé, ici.

Le combat de l’électrification

La moitié de l’Afrique vit sans électricité ! Pour y remédier, une solution alternative fait un carton. Envie d’en savoir plus ? C’est dans WARM by 2050NOW, notre offre éditoriale sur la géopolitique à l’heure des transitions.  

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Cette newsletter a été concoctée par : Aude de Bourbon, Charlotte Meyer, Agathe Vialleton (journalistes), Sandrine Trouvelot (rédaction en chef).

Rédactrice en chef 2050NOW : Aude Baron. Directeur général 2050NOW : Vincent Giret.