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Comment la nature va protéger vos logements de la canicule
Bois, paille, chanvre... En dix ans, la part des biomatériaux dans la construction en France a décuplé. Et pour cause : les atouts sont nombreux, que ce soit pour une maison, une extension ou un abri de jardin. On vous explique tout.

💡 Ce que vous allez apprendre
Pourquoi les logements « classiques » ont fait leur temps
Les avantages de la paille, du chanvre ou du bois
Les chiffres clés sur les biomatériaux
Comment se lancer dans de gros ou petits travaux
🏡 Les enjeux
A quoi ressemblent nos villes aujourd’hui ? Du béton. A perte de vue. C’est grâce à lui qu’un logement sur cinq en France a été construit pendant les Trente Glorieuses (1946-1970). S’il nous a bien rendu service, le béton ne représente plus forcément l’avenir.
La raison ? Sa fabrication est doublement “hyper” : hyper gourmande en énergie fossile, hyper émettrice de carbone. Sans compter les déchets au moment de sa démolition.
Quelques chiffres pour prendre l’ampleur du sujet :
La construction est le 3e poste le plus émetteur de CO2 en France, derrière les transports et l’agriculture
La production de ciment émet 3 fois plus de CO2 que le transport aérien au niveau mondial
Pour produire du béton, on ramasse chaque année 50 milliards de tonnes de sable. De quoi construire un mur de 27 m de large et 27 m de haut autour de la Terre
💡 Les solutions
Depuis les années 2000, on utilise de plus en plus de biomatériaux dans la construction. On les appelle « bio » car ils sont issus du vivant, plus précisément de la biomasse végétale ou animale, comme le bois, le chanvre, la paille ou la laine de mouton.
« Les ventes de biomatériaux ont été multipliées par 10 en 10 ans. Elles représentent aujourd’hui 11 % du marché de la construction », explique Vincent Hannecart, président de l’AICB, l’Association des Industriels de la Construction Biosourcée.
Pourquoi une telle envolée ?
Avant tout parce que la réglementation de la construction neuve s’est durcie. Depuis 2022 en particulier, la RE 2020 (pour Règlementation Environnementale) exige des projets plus sobres en CO2 : ils doivent prendre en compte l’ensemble du cycle de vie du bâtiment, et non plus seulement sa construction (on vous fait grâce des détails techniques, il sont ici).
Le succès de biomatériaux s’explique aussi par leurs atouts.
➡ Ils stockent du carbone, contrairement aux matériaux de construction traditionnels qui en émettent. Le mécanisme ? Tout comme les végétaux dont ils sont issus, les biomatériaux captent du CO2. Résultat : la construction d’une maison en bois ou en paille = 3 fois moins de CO₂ que pour une maison classique.
➡ Leur isolation thermique est plus performante que les matériaux conventionnels. Ce qui n’est pas un détail quand on voit ce qui se profile avec le réchauffement climatique. Concrètement, vous aurez moins chaud l’été si vos murs sont isolés avec des panneaux en bois plutôt que de la laine de verre. Et l’hiver, vos factures en chauffage seront allégées, ce qui est appréciable alors que les prix de l’électricité ont flambé de 50% en 5 ans.
➡ Un temps de construction plus rapide : Plus de travail en atelier, mais moins sur le chantier. Pour une maison en bois, par exemple, c’est jusqu’à 25 % de temps économisé.
Pour y voir plus clair, on vous a concocté cette synthèse 👇

❌ Idées reçues
Une maison en biomatériaux, c’est plus cher : pas tant que ça. Oui, il y a un surcoût à la construction (+10 à 20 % par rapport au tradi). Mais vous pouvez bénéficier d’aides (on vous en parle plus loin). Et à terme, vous faites des économies d’énergie, qui se reflètent sur vos factures.
Les biomatériaux durent moins longtemps : pas forcément. Les maisons en bois bien entretenues peuvent durer plus de 100 ans, tout comme celles en paille.
✅ Et moi, je fais quoi ?
Les biomatériaux s’adaptent à tous les besoins. Que vous ayez un abri de jardin à réaliser, une cloison à monter, des combles à isoler voire une maison à construire, voici les 3 étapes pour se lancer.
Étape 1 : je m’informe
Je consulte ce dossier très éclairant de l’Ademe sur les biomatériaux
J’identifie les entreprises de construction / rénovation de ma région avec l’Atlas des pro.
Je me renseigne sur les aides que je peux recevoir avec ce tuto sur MaPrimRenov’ et ce guide de l’Agence nationale de l’habitat
Étape 2 : je choisis les matériaux selon mes besoins
Bois : structure pour toute construction (abri de jardin, extension, maison…)
Béton végétal : pour remplir l’ossature des murs avec des produits naturels (chanvre, lin, colza, liège…)
Paille, laine de chanvre, liège, laine de mouton : pour l’isolation (quelques prix ici)
Étape 3 : je me lance !
Avec un pro :
Je choisis une société spécialisée, avec par exemple avec l’Atlas des acteurs biosourcés
J’exige le label d’Etat « Bâtiment biosourcé » qui garantit l’utilisation de produits biosourcés
En solo :
Je privilégie les produits labellisés Produit Biosourcé, qui garantit 70 % de biomasse minimum pour les isolants
Je rejoins un réseau d’entraide, comme Les Compaillons
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