Bonjour c’est Vincent,

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j’ai un peu tiqué cet été en recevant ma facture d’électricité… Le prix de l’abonnement a augmenté de 20 %.

Et puis j’ai été submergé par un torrent d’affirmations - jamais sourcées – dénonçant le coût exorbitant des énergies renouvelables : « 300 milliards » à la Une d’un grand hebdomadaire du dimanche prêt à tout pour dénoncer la transition énergétique.

Alors je suis allé regarder de près, sur le site de la CRE, la Commission de régulation de l’énergie. Voici ce que j’ai trouvé en réponse au flot d’affirmations. C’est édifiant :

1. Les factures d’électricité ont doublé depuis 10 ans : Faux ! C’est + 20 % en dix ans, hors inflation.

2. Les énergies renouvelables (ENR) – solaire, éolien, géothermie, hydroélectricité – sont responsables de l’évolution de la facture : Faux ! Le soutien de l’État à ces filières n’est pas répercuté sur la facture et les ENR ont même tendance à faire baisser les prix.

3. La France a prévu d’investir 300 milliards d’euros pour développer les ENR : Faux ! C’est environ 50 milliards étalés sur plusieurs décennies, d’ici à 2060.

4. Le soutien aux filières ENR coûte cher au budget de l’État : Ça dépend ! Dès que les prix montent, ça rapporte (5,5 milliards d’euros de recettes pour les années 2022 et 2023), mais ça peut aussi coûter, quand les prix baissent (6,65 milliards en 2025). Trente-cinq années de soutien aux ENR équivalent à une seule année de facture pétrolière !   

Je m’arrête là.

Oui, l’État investit dans le déploiement des filières d’énergies renouvelables, et c’est capital pour ne plus être aussi dépendants des énergies fossiles et de leurs fournisseurs. Et pour réduire nos émissions de CO₂ bien sûr.

C’est tellement passionnant que Pauline et l’équipe vous préparent un petit dossier sur le sujet.

Au sommaire cette semaine :

• 🥕 Des aliments salés au goût amer

• 🍀 Une réflexion pour l’avenir de nos enfants

• 🏜️ Un jeu planant

• ☕ Le chocolat du futur

N’hésitez pas à nous soumettre des idées de sujets si vous en avez. Bonne lecture !

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Votre burger, avec ou sans sucre ?

Ajouter du sucre dans un burger ou des lasagnes, ça vous parait absurde ? C’est pourtant ce qu’il se passe pour nombre d’aliments industriels. De quoi impacter lourdement notre santé mais aussi l’environnement. Heureusement, des solutions accessibles existent pour les contourner.

💡 Ce que vous allez apprendre

• Pourquoi l’industrie alimentaire aime autant le sucre

• L'impact des sucres cachés sur notre santé

• La différence entre un bon et un mauvais sucre

• Les alternatives pour les éviter

🍕 Les enjeux

Au rayon frais, vous achetez des carottes râpées et un sandwich au thon. Vous êtes persuadé de déjeuner sainement. Sauf que… c’est sans compter sur les sucres dits « cachés ».

Ces sucres sont ajoutés par les fabricants aux aliments salés aussi bien que déjà sucrés, des barres de céréales aux nuggets en passant par le pain de mie. Le but : améliorer le goût, l'aspect, la texture et la capacité de conservation des aliments, et ce à moindre frais. Comme l’a montré une enquête de Foodwatch, moins les produits sont chers, plus ils sont sucrés.

Ces sucres sont dits « cachés » car ils se dissimulent sous des dizaines d'appellations : sirop de glucose-fructose (aussi appelé sirop de maïs ou isoglucose), extrait de malte d'orge, polydextrose, maltodextrine....

Quelques repères pour mieux comprendre l'ampleur du sujet :  

• Plus des trois quarts des aliments transformés contiennent au moins un sucre ajouté, selon une étude de l’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire. Et la proportion s’envole pour les biscuits (97 %), les desserts surgelés (99 %) et les barres de céréales (100 %).

• Certains jus de fruits, en apparence sains, frôlent les 10 g de sucre pour 100 ml, soit autant qu’un soda.

Quelques exemples concrets tirés de la base de données de l’Anses👇

Résultat : on est loin des 100 grammes par jour et par adulte, recommandés par l’ANSES.

• 20 à 30 % des adultes, en France, sont au-dessus (hors lactose et galactose)

• 60 % des 8-12 ans consomment plus que la dose recommandée (75 g / jour)

• Et le chiffre monte à 75 % pour les 4-7 ans (60 g / jour)

⚠️ Les effets des sucres cachés

Selon qu’ils soient naturels ou cachés, les sucres n’ont pas les mêmes effets. Il n’existe pas de donnée montrant les effets nocifs des sucres naturellement présents dans les fruits, légumes ou le lait, contrairement aux sucres cachés qui, eux, sont délétères pour notre santé.

• Ils favorisent les caries dentaires, la prise de poids et les maladies associées : diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, certains cancers… (Anses).

• Ils sont en partie responsables de la « maladie du soda » ou « maladie du foie gras non alcoolique ». Près d’un adulte sur 5 en est atteint, en France, d’après une étude de l’Inserm. Cette maladie peut conduire à une hépatite voire un cancer du foie.

• Ils altèrent les capacités d’apprentissage et de mémoire à l’âge adulte s’ils sont consommés à haute dose durant l’adolescence, alerte la Fondation pour la recherche sur le cerveau.

• Leur pouvoir d’addiction est désormais prouvé par la science.

La situation est d’autant plus préoccupante que le sucre est une industrie à fort impact environnemental, comme le détaille le WWF dans ce rapport : destruction des habitats naturels, exploitation intensive de l’eau, utilisation tout aussi intensive de produits chimiques, dégradation des sols...

✅ Les solutions

Ça vous inquiète, autant pour l'état de la planète que pour votre santé ? Des solutions peuvent être mises en place.

1. Rendre obligatoire le Nutri-Score, comme le préconise un collectif de scientifiques et de professionnels de santé, soutenus par des dizaines d’associations. Ce label évalue la qualité nutritionnelle des produits de A à E, du vert au rouge. Appliqué en France et sept autres pays européens, il est encore facultatif.

2. Limiter la publicité ciblant les enfants, pour deux raisons :

• Plus de la moitié des pubs concernent des produits mal notés par le Nutri-score (D et E)

• Les effets du marketing sont redoutables : les enfants consomment, en moyenne, 130 kcal de plus dans la journée, soit l’équivalent de deux tranches de pain, après… 5 minutes de pub !

🧏🏻‍♀️ Et moi, je fais comment ?  

• Je lis les étiquettes avant d’acheter

• Méfiez-vous des listes d'ingrédients à rallonge et des noms finissant par « ose » (glucose, fructose, polydextrose...). Pour aller plus loin, lisez la synthèse de Foodwatch.

• Privilégiez les produits labellisés Nutri-Score A ou B. N’hésitez pas à comparer un même produit. Des lasagnes à la bolognaise, par exemple, peuvent être classées A, B, C ou même D selon les marques.

• Scannez vos produits. Utilisez pour cela Open Food Facts, une base collaborative avec Nutri-Score + additifs, ou l’appli Yuka.

• J’apprends à manger plus sainement

• Limitez les produits industriels, surtout s’ils sont ultra transformés. Et cuisinez maison autant que possible, à partir de produits bruts. Le site MangerBouger regorge de recettes.

• Fuyez les produits light. S’ils sont allégés en matière grasse, ils ne le sont pas en additifs, et donc en sucre. Un exemple : une mayonnaise allégée contient presque 5 fois plus de sucre qu'une classique. Cette base de données de l’ANSES est très pratique pour identifier les composants des aliments.

• Réduisez le sucre dans vos desserts. Certains pro conseillent de retirer jusqu’à un tiers de sucre, sans que ça altère le goût. Ou d’en remplacer une partie par des ingrédients comme la carotte, patate douce, potimarron… Deux recettes inspirantes : ce gâteau chocolat-carottes ou ce gâteau à la patate douce.

Et pour vous convaincre qu’on peut vivre heureux sans sucre (si si !), une reco : la pâtisserie Les Belles Envies, à Paris, et qui livre dans toute la France. Pas donné, mais un régal.

Merci à Anthony Fardet, chercheur en alimentation préventive et durable à l’Inrae, et à Sophie Coisne, rédactrice en chef adjointe de 60 millions de consommateurs, qui nous ont aidés à réaliser cet article.

Réparateur•trice électroménager - Murfy - La Courneuve (93) - Depuis 2017, l’entreprise Murfy a formé 300 personnes à la réparation afin de limiter le nombre d’appareils électroménagers jetés. Le profil recherché : le goût de la relation client, et un raisonnement logique pour réaliser les diagnostics. Idéal pour un projet de reconversion ! L’offre est ici.

Responsable produit - Enercoop - Paris (75) - Ce réseau de 11 coopératives qui fournit une électricité 100 % renouvelable cherche quelqu’un pour sa transformation numérique. Objectif : développer des solutions pour améliorer la gestion de son système, en assurant le lien entre le pôle numérique et les branches métiers. L’annonce est là.

Responsable RH - Les Saisonniers - Paris (75) - Si vous vous voulez donner du sens à votre métier dans les ressources humaines, ce poste est pour vous. Cette jeune société qui soutient des producteurs locaux grâce à ses 13 boutiques parisiennes cherche une personne pour piloter sa stratégie RH. Recrutement, intégration, administration du personnel, management des équipes, communication… Plus d’info ici.

Stage - Consultant(e) numérique Responsable - Digital4Better - Paris/Rennes (75/35) - Vous croyez en un numérique responsable ? Rejoignez cette jeune société qui a créé sa propre solution pour aider les grandes entreprises à mesurer et à réduire leur empreinte dans le domaine. Votre job : analyse, recommandations, accompagnement opérationnel… et impact assuré. Pour postuler, c’est ici.

Vous chercher à recruter dans la transition écologique et diffuser votre offre d'emploi ici ? Parlons-en ! Contactez notre équipe commerciale : [email protected]

Bonne journey

Du sable à perte de vue, un personnage dans une grande cape rouge et… encore du sable. Journey est un jeu vidéo de 2012 où on se promène dans le désert sans but annoncé. On est juste là pour :

• profiter d’une ode au temps long : le jeu est planant, la musique aussi, on se laisse porter sans jamais se sentir impuissant 

• expérimenter une sorte de Mad Max calme, un monde en ruine, un environnement chaud et solitaire qui a abrité la vie : le jeu réussit à transmettre cette solastalgie

• verser une larme, comme la rédactrice de cette chronique à la fin du jeu

Journey, développé par Thatgamecompany et SIE Santa Monica Studio - disponible sur Steam dès 5€.

Et si… on créait un bureau des entreprises à impact dans les collèges et lycées ?

Pour répondre aux besoins de la transition écologique, il va falloir former 2,8 millions de personnes d’ici à 2030. D’où cette proposition qui a émergé lors du dernier Forum de Giverny, dont 2050NOW était partenaire : mieux faire connaître les métiers aux jeunes. Et ce avec trois idées concrètes :

• créer un guichet « entreprises durables » dans les collèges et les lycées

• rendre obligatoires les stages dans le domaine de la transition

• former les conseillers d’orientation et les enseignants

Go ?

Le chocolat du futur ?

Vous aimez le chocolat ? Nous aussi. Problème : ses conditions de fabrication sont néfastes pour l’environnement, et donc pour notre avenir. Alors on fait comment ? Pauline vous fait découvrir une alternative durable dans notre série « Salade, climat, oignons »👇

Les denrées agricoles, une arme géopolitique

Le réchauffement a déjà un impact sur la production agricole… Quels seront les gagnants, et les perdants ? Réponse dans Warm by 2050NOW, notre newsletter sur la géopolitique à l’heure des transitions.

Vous nous écrivez

La newsletter sur les placements verts continue de vous faire réagir. Eve pose une bonne question. On n’a pas abordé les banques car c’est encore un autre sujet… sur lequel on va plancher ! Merci de vos partages précieux, c’est avec vous qu’on fait grandir le média.

Vous souhaitez vous aussi laisser un commentaire, ou faire des suggestions ? Il suffit de répondre à notre sondage un peu plus bas👇 

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Cette newsletter a été concoctée par : Cécile Massin, Pierre Fortin, Morgane Becker, Sandrine Trouvelot (rédaction en chef).

Rédactrice en chef 2050NOW : Aude Baron. Directeur général 2050NOW : Vincent Giret.

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